The Kingdom of Pumas
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Dans un monde de pumas, la guerre fait ravage...
 
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 Cauchemar [Complète]

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Mortal Black
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MessageSujet: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:40

Cauchemar

Un épais brouillard avait enveloppé la ville. Lentement, les lumières s’éteignirent une par une. Perché sur une branche de saule mort, un corbeau observait l’éveillement du soleil. Bientôt, sa troupe le rejoignit et tous épièrent du regard les nombreuses maisons. Déjà un jeune chaton mal éduqué rentrait chez lui, miaulant et grattant la porte, réclamant le souper qu’il n’avait pas eu la veille. Soudain, la porte s’entrouvrit, et le chat se réfugia dans la maison. Les corbeaux savaient bien que les habitants se méfiaient mais ils continuaient d’attendre la maison encore à moitié endormie, tandis que le petit garçon prit son chat dans ses bras et poussa d’une main le rideau de la plus proche fenêtre. Il croisa le regard d’un des volatiles et remit précipitamment en place le morceau de tissus, craignant d’en voir plus. Un bruit de pas discrets se fit entendre, il fit volte face. Une femme habillée d’une veste s’avança dans l’ombre. Le chat hérissa le poil et cracha. Sans hésiter, il mordit sauvagement l’enfant. Celui-ci s’attrapa son bras douloureux et lâcha le félin qui courut à l’autre bout de la pièce pour se réfugier sous une table. La femme, qui ne semblait pas avoir vu la scène, s’avança vers un placard et sortit plusieurs bols. Une trentaine. Le garçon l’observait, étonné. « Quelqu’un vient ? » Demanda-t-il pour obtenir en réponse un regard méfiant. Bientôt, elle se dirigea vers la porte et l’enfant sentit son sang se glacer. « Maman, tu es folle ? Ils sont dehors… » Mais la mère n’écouta pas et, transportant sa trentaine de bols, disparut dans le brouillard. Le garçon se précipita pour refermer la porte derrière elle puis épia à la fenêtre les corbeaux. Ceux-là attendaient. L’un d’eux bougeait déjà, impatient, quand un bruit de fracas, de bols cassés se fit entendre. Les corbeaux s’envolèrent en direction du bruit avec des coassements horribles. L’enfant se précipita dans le placard à balais et attrapa au hasard le fusil de son père. L’épaulant, il ouvrit la porte et disparut à son tour. Tandis qu’il longeait le mur, horrifié, avec son fusil à l’épaule, l’enfant pleurait déjà. Il était trop tard et, avant même qu’il ne puisse voir le corps de sa mère et les morceaux de bols éparpillés, il aperçut une horde de corbeaux, comme des vautours, autour d’un corps inerte. Le garçon eut un haut-le-cœur et tira. L’un des corbeaux tomba, raide. Les autres tournèrent la tête vers l’enfant qui tira encore. « Partez ! Laissez ma mère tranquille ! ». Mais les corbeaux l’ignorèrent et continuèrent leur repas. L’enfant lâcha son fusil, fit demi-tour et courut se réfugier chez lui. La maison était vide, même le chat était parti. Prenant sa tête dans ses mains, prêt à marmonner sur son terrible sort, il entendit soudain quelqu’un toquer à la porte. Il releva la tête, puis s’avança lentement de la porte, colla son oreille à cette dernière. Son cœur manqua un battement. Des grattements secs, horribles, désagréables. L’enfant bondit en arrière et recula, prit de panique. C’était lui ! Le jeune garçon ferma les yeux, tandis que la poignée tombait à terre. La porte s’entrouvrit lentement avec un grincement sinistre. Les yeux fermés, le garçon entendit quelque chose entrer dans sa maison. Un bruit discret de pas, un grognement sombre, comme une voiture qui démarrait. Puis soudain, une douleur à la gorge. L’enfant ne pouvait plus respirer. Et là, il ouvrit les yeux…

Beaucoup plus loin, au même moment, une jeune fille était allongée sur son lit. Dehors, il y avait un soleil radieux et un calme décevant. Les yeux ouverts, elle fixait le plafond, à peine remise de son cauchemar. Elle poussa un soupir désagréable, frissonna une dernière fois puis se leva. La porte-fenêtre de sa chambre s’ouvrait sur l’entrée de sa maison, un portail blanc avec un cadenas doré dessus. Le ciel était trop bleu. Les chants des oiseaux. C’était agréable. Agréable à en mourir. La jeune fille se souvint alors de la veille, des disputes, lorsque les parents et les enfants ne sont pas en accords. Elle se sentit alors extrêmement fâchée. Il faisait beau, elle venait de faire son pire cauchemar et la veille elle s’était disputée avec ses parents ! C’est alors qu’elle l’aperçut. Ce corbeau. Il était sur sa branche et l’épiait. Pourtant, il ne pouvait pas la voir, pas à travers le rideau de soie blanche… La jeune fille se rappela alors de son cauchemar et sortit de sa chambre, affolée. La maison était calme, trop calme. A pas lents, elle se dirigeait vers la chambre de ses parents. Pas un bruit, la porte était entrouverte. Elle la poussa et aperçut deux formes humaines dans le lit, perçut quelques ronflements discrets... Rassurée par ce tableau lourd d’un été sympathique, elle referma la porte. Non, elle ne rêvait plus, ne cauchemardait plus. Tout était réel, on était dimanche, ses parents dormaient et un corbeau l’épiait. De toute manière, ce corbeau-là ne pouvait pas être aussi dangereux que ceux de son cauchemar. Elle se rappela de la horde de corbeaux, entourant le cadavre de la mère du petit garçon, et frémit. Encore heureux, ça ne pouvait pas être vrai. Allant dans la cuisine, elle entendit quelque chose gratter la porte. Non, ce n’était pas le monstre qui venait tuer le garçon, ce n’était que son chat, comme tous les matins. Elle alla donc ouvrir au petit félin qui ronronna et partit vite laper son lait dans un bol placé sur le sol rigide de la salle à manger. Mais enfin, passons. La jeune fille qui venait de faire un cauchemar se nommait Layn. Drôle de nom pour une française, mais ses parents étaient des inventeurs et l’idée de reprendre un nom déjà fait et célèbre dans tout leur quartier ne leur plaisait pas personnellement. Tout comme leur fils aîné se nommait Jake, elle se nommait Layn. Elle était brune, les yeux bleus clairs, plutôt mince. En ce temps-là, elle venait d’avoir ses douze années. La sensation d’un cauchemar dans cette tranche d’âge ne lui plaisait pas du tout, pour les jeunes seuls les plus petits rêvaient encore de monstres. De toute manière, ça n’existait pas, pas la peine d’en faire un drame. Déjà, Layn avait oublié ce fâcheux incident et errait dans les couloirs sombres de leur maison de campagne. C’est là qu’un grincement l’arrêta. Elle savait quelle porte avait grincée, c’était certain. Elle se retourna et aperçut enfin son frère, une perche brune avec deux yeux d’un noir sensationnel. Il dormait sur place, le pauvre ! Indécise et gênée, Layn l’observa. Pour être franche, elle n’avait jamais vu son frère en vrai. Ses parents l’en gardaient bien, bizarrement. Que pouvait bien avoir son frère ? Tandis qu’elle l’observait, elle restait immobile, n’osant pas piper mot. C’est alors qu’il se tourna vers elle, et ses yeux noirs se figèrent dans son regard bleu glacial. Un silence pesa. Layn sentit les larmes lui monter aux yeux, sans raisons. Lui l’observait, et tandis que le silence régnait, Jake poussa un soupir et commença à remonter le couloir dans la direction opposée de la jeune fille. Celle-ci restait encore dans son état de choc, jusqu’à ce que le silence revienne. Là, Layn commença à son tour à remonter le couloir en essayant de frapper le sol plus doucement, mesurer ses pas, éviter qu’il ne l’entende. Mais, soudainement, elle s’arrêta encore dans la cuisine où il s’affairait. Enfin, elle demanda : « Tu es Jake, non ? Tu es mon grand frère ? ». Sa voix innocente se perdit, et c’est seulement lorsqu’il eut tartiné son pain de mie de Nutella qu’il leva un regard perdu sur elle.
« Peut-être… Dit-il alors, comme si avoir une sœur ne lui tenait pas trop à cœur.
- … Pourquoi je ne t’ai jamais vu, si tu vis dans la maison ? » Demanda-t-elle, en remarquant cet état d’ignorance totale. Etait-il fou ? C’était peut-être ça, qui sait !
Le silence. Puis enfin il mordit dans sa tartine en haussant les épaules. Un mort vivant, voilà à quoi il ressemblait ! À ce genre d’êtres grands, bizarres… Layn ne put s’empêcher d’avaler difficilement sa salive et de paraître gênée. Jake restait silencieux, continuant de manger. On aurait dit, d’ailleurs, qu’il n’avait jamais été nourri. Layn observait avec un léger haut-le-cœur toutes les tranches de pain de mie qui disparaissaient, tartinées toutes de Nutella et engouffrées dans la bouche de son cher frère. Mais bien sûr, le pot était fini, il ne restait pas une tranche et au final Jake décida de se lever. Elle le suivit des yeux tandis qu’il revenait dans le placard à balais. Oui, c’était cette porte qui avait été ouverte, lorsque Jake était sorti. Le placard à balais ! Que faisait-il là-dedans ? Layn s’assied sur une chaise et se prit la tête dans les mains. D’où sortait ce frère, sujet dont ses parents avaient parlés à voix basse comme un secret honteux ? Et comment avait-elle su que c’était son frère ? Si ça se trouve, c’était un inconnu qui s’était engouffré dans la maison et trouvait comme refuge le placard à balais !
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:41

Non, ça ne pouvait être que son frère. C’était ainsi, elle le savait. Soudain, la lumière s’alluma et sa mère entra rapidement en poussant des jurons, apercevant le pain de mie fini et le pot du Nutella vide. Etant maniaque, elle ne supportait pas que sa fille finisse un pot à peine ouvert ou qu’elle finisse un pain de mie à elle seule. Son regard se figea sur Layn.
« Layn, tu avais si faim que ça ? Nous ne sommes pas dans une porcherie !
- Mais maman, c’est Jake… c’est mon frère… Bredouilla-t-elle, terriblement gênée.
- Qu’est-ce que tu racontes, Layn ? Oh, nous aurions dû t’en parler… Eh bien… Comment dire ?... Il… Ton frère est mort ! »
Il y eut un silence honteux. La jeune fille n’en croyait pas ses oreilles : mais alors qui était le mort-vivant gourmand qui avait dévoré tout ça ? Et qui était le type qui dormait dans le placard à balais ? Pourquoi se faisait-il passé pour son frère ? Mais il n’a pas dit qu’il l’était, il avait répondu « peut-être », après tout… Sa mère la prit dans ses bras, et plus personne n’en parla. Du moins jusque dans la soirée, où Layn décida de voir si elle n’avait pas rêvé.
Traversant le couloir de sa maison de campagne, elle s’avança à pas discrets du placard à balais et colla son oreille à la porte. Il y avait des bruits bizarres. Des bruits étranges. Des bruits inhumains, comme si quelqu’un était en train de dévorer un autre. Un bruit de mâchements. Elle trembla. Et si cet homme dévorait ses parents ? Elle entrouvrit la porte et regarda. Et là, son cœur manqua un battement. Il y avait là l’homme. Il était dos à la porte. A ses pieds, il y avait du sang. Beaucoup de sang. Et il était en train de jouer. Oui, il jouait avec un couteau de cuisine, le même que celui qui avait tartiné le Nutella le matin. Mais pire encore, celui avec qui il jouait, celui qu’il torturait… c’était lui-même. Il torturait son cadavre, lançait des coups de couteaux dans le corps inerte. Comme pour cacher des preuves. Layn hurla, puis perdit connaissance…
A son réveil, ses parents étaient là et se tordaient les mains. Layn les observa et remarqua qu’elle était dans la maison, allongée sur son lit. Sa mère et son père semblaient inquiets.
« Ça va, ma fille ?
- Je… J’ai vu le type… Il se mutilait.
- Arrête de parler de cette apparition !
- Mais tu es entrée dans le placard à balais, non ? Qu’y as-tu vu ? »
Le silence qui suivit ne semblait rien annoncer de bon et son père poussa un soupir résigné. Enfin, il répondit : « Il n’y avait rien, dans le placard à balais. Tout était vide. ». Sans doute un cauchemar, hein ?... Les parents ne comprennent rien, ou quoi ? Un fou furieux se baladait dans la maison en traînant son propre cadavre derrière lui ! Pourquoi semblaient-ils si tristes alors que ça pourrait, au contraire, leur faire peur ? La jeune fille se leva d’un bond et courut dans le couloir. La porte du placard à balais était ouverte, et elle eut une surprise horrible : il n’y avait rien, pas même de sang séché. Rien…

Layn se sentait trahit, intensément trahit. Elle avait crié, avait été tirée derrière ses parents, mais ils avaient continué d’insister. Et à présent, voilà la jeune fille, les yeux embués, de mauvaise humeur, devant la psychologue Maryse de Séneta. Maryse était une petite femme réaliste qui s’occupait des enfants. Son métier ? Essayer de dégager la détresse de la jeune fille. Ce n’était pas gagné ! Cette dernière n’autorisait aucun mot et faisait mine de l’ignorer. Mais vint alors le moment le plus mauvais, et le cœur de la jeune fille manqua un battement à ce moment-là :
« Parle-moi un peu de ce ‘type’ que tu vois. A quoi ressemble-t-il ?
- Je ne sais pas trop, mais j’ai comme l’impression de le connaître…
- D’après toi, qui est-il ?
- Mon frère, mais il est mort, alors… Commença avec prudence Layn.
- Et tu as parlé de ce ‘type’ qui se mutilait. As-tu déjà envisagé de te mutiler ?
- NON ! S’écria Layn haineusement. Mais c’est vrai ! Mes parents doivent savoir, ils…
- Tes parents ? ».
Il y eut un silence confus, et Layn se demanda pourquoi Maryse notait quelques mots sur son calepin, comme si dire « parents » était anormal. Layn resta donc silencieuse jusqu’à ce que la psychologue dise d’un ton grave :
« Layn, ce sont tes parents, derrière la baie vitrée qui nous sépare de la salle d’attente ?
- Oui… répondit avec méfiance la jeune fille en jetant un coup d’œil sur eux pour ensuite regarder à nouveau la psychologue avec rage.
- C’est bien ce que je pensais… (La psy poussa un soupir et regarda Layn droit dans les yeux). Ce ne sont pas tes parents, Layn.
- hein ?! Faillit s’écrouler de sa chaise la fille, affolée.
- Tes parents sont morts dans un accident de voiture il y a deux mois. C’est ton oncle et ta tante, ceux qui t’élèvent aujourd’hui. »
Quand la jeune fille regarda encore la salle d’attente, elle crut qu’elle allait mourir. Assis là se tenaient son oncle et sa tante. Non ses parents. Mais c’était impossible ! Ça ne pouvait être vrai, ses parents étaient là, il y a encore quelques instants !!! Encore sous l’état de choc, Layn aperçut ces derniers venir, d’un air légèrement timide et demander des nouvelles. La psychologue donna des termes incompréhensibles et finalement tous partirent…

Le garçon tremblait. Dehors, il faisait froid. Horriblement froid. La porte claqua légèrement, des petits coups de griffes, un miaulement. Le chat. L’enfant s’avança et entrouvrit la porte. Le chat entra lentement, et au moment où le petit garçon prenait ce dernier dans ses bras, une silhouette sombre entra en mouvement. Le petit l’observa avec méfiance et s’aperçut que c’était sa mère. Le chat grogna, le griffa et partit vite en courant. La mère s’avança et dans le placard prit vingt bols. « Maman, que fais-tu ? ». Pas de réponse. La femme se dirigea vers la porte, l’enfant lui attrapa le poignet et gémit. Mais la mère se dégagea et dit : « rejoins-moi… » Puis commença à ouvrir la porte. Le garçon resta immobile un instant puis referma vite la porte. Les corbeaux, dehors, s’agitaient. L’enfant regarda par la fenêtre la silhouette s’estomper. Il s’attendait au bruit suivant et ses yeux s’embuèrent déjà quand il y eut un claquement brusque, un bruit de bols cassés. Les corbeaux s’agitèrent et s’envolèrent en direction du bruit. L’enfant resta immobile, tremblant, puis observa la porte. Plus de bruits. Cependant, il entrouvrit celle-ci et observa. Rien que du brouillard… L’enfant sortit. Il aperçut alors un peu plus loin une silhouette immobile, semblable à un gros chien ou un animal quelconque. Deux yeux rouge sang l’observaient. Figé, il resta là. Leurs regards se croisèrent. L’enfant aurait pu rester immobile, mais un instinct humain décida de son sort autrement et, d’un bond, il fut dans la maison, et il ferma la porte, recula dans l’ombre... Un bruit de grattements. Pas de miaulements, cette fois. L’enfant s’accroupit et ferma les yeux, tremblant de peur et de fatigue. Les grattements s’arrêtèrent. La poignée s’abaissa. Lentement. Un grincement sinistre de porte qui s’ouvre. Silence. L’enfant n’ose pas ouvrir les yeux, mais sent un souffle chaud sur sa gorge. Soudain, une douleur. Quelque chose l’avait saisit, l’étouffait. Il sentait quelque chose de chaud dégouliner sur ses mains. Sans un cri, il ouvrit les yeux.
Layn sursauta. Autour d’elle, il n’y avait rien que des objets familiers. C’était sa chambre, et non pas cet endroit bizarre. Elle tourna la tête vers la porte-fenêtre. Le soleil, toujours chaleureux. Un nouveau matin. A la pensée de l’événement d’hier, elle resta un instant renfermée et solitaire. Ses parents étaient morts, son frère aussi. Un type bizarre errait dans sa maison en torturant son propre cadavre. Layn sortit de sa chambre et se dirigea vers celle des « parents ». Elle était fermée. Elle hésita, les déranger en plein sommeil était malpoli. Ils n’étaient pas ses parents, ils ne l’avaient pas fait naître, à quoi bon leur demander l’amour qu’un enfant est censé avoir ? Soudain, elle entendit des grattements à la porte d’entrée. Layn se figea. Les grattements redoublèrent. Pas de miaulements. Elle s’avança prudemment. Là, elle mit une main sur la poignée. Des grattements, encore ! Tremblante, Layn s’attendait à voir la bête. Elle revoyait la silhouette étrange aux yeux rouges. Lentement, elle entrouvrit la porte, pour finalement l’ouvrir complètement. Le soleil ? Rien devant elle… Mais elle baissa les yeux et aperçut un chat. Un chat gris tigré, celui des voisins et qui ne savait pas miauler ! Sous le choc, elle observa l’animal. Celui-ci lui donna un coup de patte et ronronna. Bon, ce n’était pas le moment de mélanger réalité et rêves. La jeune fille prit dans les bras l’animal, ferma la porte et se dirigea vers la cuisine. Après avoir donné un bol de lait à la « créature », Layn ouvrit toutes les fenêtres et se dirigea à nouveau vers la chambre de la tante et l’oncle. Ils dormaient toujours, mais il était déjà midi. Elle ouvrit la porte et alluma la lumière. Rien. Les draps étaient soigneusement posés sur le lit. Immobile, la jeune fille observa. Il y avait juste ce placard entrouvert. Layn allait le fermer quand elle aperçut quelque chose dedans, quelque chose d’inhabituel. Elle ouvrit en entier et faillit tomber en arrière, pousser un cri et peut-être même s’étouffer. Il y avait, pendus dans l’armoire, son oncle et sa tante. Une petite lettre tomba à ses pieds. La jeune fille, tremblante et troublée, prit la lettre et lut :
« Notre chère Nièce,
Désolé mais nous ne pouvions supporter tes crises. Elles nous mettaient mal à l’aise. Sache que nous avons contacté la police qui sera là à l’instant. Je te conseille de cacher nos cadavres, ou alors de partir d’ici sans espoir de retour. Nous n’avons jamais aimé notre frère, ton père, et ne pourrions supporter sa fille.
De toute manière, qui pourrait supporter tes caprices – cherches-tu à nous faire souffrir avec tes histoires ? Crois-tu que nous ne souffrons pas lorsque tu parles de ton frère et nous appelle « papa » et « maman » ?! Nous avons décidé de mettre fin à nos jours, et sache que nous avons un bon avocat au cas où…

Ton oncle et ta tante. »
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:42

Layn resta immobile, bouche bée.
Elle ne savait pas quoi faire et aurait cependant volontiers déchiré cette lettre, ne pas y croire. Mais elle reconnut l’écriture de sa tante et observa la pièce. La police était prévenue ; une blague ? Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Elle n’eut pas le courage de relire sa lettre. Le dégoût l’envahissait. Mais quelque chose attira son attention. Là, posée sur une table, une adresse. Zut ! La jeune fille la prit et l’observa délicatement. L’adresse parlait d’une maison abandonnée. Un hasard ? Son oncle et sa tante avaient donc tout prévus ? A tous les coups, quelque chose l’attendait là-bas. Autant rester ! Elle décrocha leurs cadavres et ouvrit la porte-fenêtre de la chambre de ses parents. Layn les traîna jusqu’à dans le jardin et les mit derrière un buisson. Après, elle courut nettoyer tout ce qui était dans la maison. Le sang n’avait, heureusement, pas séché. La jeune fille décida alors de revenir chercher les cadavres. Puis après avoir jeter un regard mauvais à ces traîtres, elle commença à creuser avec ses mains un trou. Ses doigts étaient écorchés, mais qu’importe ! Une alarme de police. Vite ! Le trou n’était pas assez grand, mais le temps qu’ils contournent la maison après l’avoir fouillée… Vite, sauver sa peau ! Après tout, elle ne devait plus rien à ces deux-là qui ne l’avait jamais aimés. Le trou assez grand, elle les tira dedans et commença à remettre de la terre sans un seul regard pour eux. Vite ! Il n’y avait plus beaucoup de temps.
« Donc tu n’as plus jamais retrouvé ton oncle et ta tante, tout était rangé là, comme ça ?
- Oui… Mentit correctement Layn, en essuyant des larmes qui paraissaient de tristesse, mais qui étaient presque de haine.
- Et tu penses qu’ils sont partis au magasin, où … ?
- Non, ils auraient pris leur porte-monnaie. Ils n’ont pas d’argent sur eux. La voiture est restée là, le voisinage ne les a pas vus. Et l’armoire a été correctement lavée il y a peu…
- Ils ne doivent pas être loin. Nous les retrouverons.
- Oui… J’espère. » Mentit Layn, qui suppliait qu’on ne les trouva jamais.
Une fois les policiers partis, elle s’effondra. Qu’avait-elle fait ? Sauver sa peau. A cause de qui ? Qui était fautif ? La voilà toute seule dans cette grande maison. Honteuse, les doigts encore pleins de crasse, elle partit en direction de la cuisine traversant le grand couloir. Soudain, elle s’arrêta devant le placard à balais et l’ouvrit. Tout était en ordre, correctement placé. Seul quelque chose clochait. Un petit poignard couvert de sang, à terre. Le poignard du « type ». Layn sentit son cœur s’arrêter de battre. Oh, non ! La voilà toute seule avec un monstre. Son cauchemar lui revint en tête. Ne pas sortir… Sinon, tu le verras. Et si lui te vois… La jeune fille courut jusqu’à son jardin et commença à piétiner la terre où reposaient les cadavres. Elle couvrit le tout de branchages, tout en ordre parfait. Puis, ne doutant plus de son acte, elle sortit de chez elle et partit se promener. Pas de monstres, des enfants qui jouaient. Le bonheur !
« La folle… Prononça un petit en la fixant.
- Ah, ouais… la folle… Ricana un autre tandis que Layn s’arrêtait, outrée.
- Alors, t’as fait quoi à ton oncle et ta tante, hein ?! Eux aussi, tu les as tués ? »
Eux aussi ? Que racontaient-ils ? Plus elle vivait, plus elle avait l’impression de découvrir sa vie. La jeune fille serra les dents et s’en alla en courant. Je vais finir comme ce petit garçon.

« On les a retrouvé grâce au chercheur de métaux, car l’oncle portait encore sa montre.
- Ah, répondit le policier, en voyant les deux cadavres.
- Ils ont été étranglés, non ? On voit les traces d’un étranglement… Ou alors pendus.
- Mais par qui ? Dit d’un ton soupçonneux le policier en jetant un coup d’œil en direction de Layn qui observait la scène, hébétée.
- Attends, elle ne peut pas… Elle était si triste…
- Larmes de crocodile. » Grogna le policier en partant.
Layn entendit les mots, et la douleur la frappa. Devait-elle montrer la lettre ? Mais son cœur lui disait non. La lettre devait rester un secret, l’horreur frappait déjà la jeune fille. Qui pourrait prouver son innocence, à part ce « bon avocat » dont avaient parlés ces horribles humains sans cœur ? Au final, elle n’en eut pas besoin. Mais où la placer ? On ne connaissait qu’une autre personne capable de la garder. Sa deuxième tante, mais cette fois-ci du côté de sa mère. Le voyage dura quelques temps. Un décor de campagne défilait. On s’arrêta devant une petite maison. La jeune fille fronça les sourcils et se souvint de l’adresse sur le bout de papier. « Maison abandonnée »… Mais n’étais-ce pas la maison de sa tante ?
« Bonjour, madame…
- Bonjour. Dit alors une dame très forte et colosse en jetant un coup d’œil à sa nièce. Tu dois être Layn, je suppose ? Tu ressembles beaucoup à ta mère. »
Couteau remué dans la plaie ! Layn serra les dents et ne répondit pas. La tante ignora cela et commença à discuter de « pauvre petite », de « oncle et tante imbéciles » et de « fille trop maigre ». Au final, le policier s’en alla et la jeune fille se retrouva seule avec sa tante. Cette dernière semblait très heureuse de la voir, bien que Layn ne se souvenait plus d’elle. C’était une femme plutôt large qui travaillait en campagne et avait des animaux en tout genres. Une femme de ferme, une campagnarde, contrairement à la pauvre petite qui se sentait humiliée.
« Tu veux peut-être manger quelque chose ?
- Non, merci. Se méfia alors Layn en se jetant sur le frigo pour vérifier si il n’y avait que des choses délicieuses et non périmées. Mais il n’y avait rien.
- Ne t’inquiète pas, j’irais faire les courses. Bredouilla la tante en rougissant et fermant le frigo. J’ai de bonnes idées pour toi. Tu veux aller en ville ?
- Oui. Accepta Layn, soulagée qu’il y ait une ville dans le coin – et des magasins avec !
- Bon, alors je te dis où c’est ? »
Etonnée, la jeune fille observa sa tante qui lui donna des indications, nota sur un bout de papier et la mit à la porte. Choquée par ce qui semblait vouloir dire : ‘va-t-en !’, elle s’éloigna en tenant machinalement son papier d’indications. Mais pour aller à la ville, il fallait passer la forêt sombre, et toute seule en plus ! Poussant un juron, Layn marcha prudemment sans quitter son papier des yeux. Lorsqu’elle osa enfin lever le regard, elle aperçut l’endroit sombre et silencieux. Pas d’oiseaux, même pas ces horribles corbeaux. Le vide. Un petit bruit. Un grattement, une feuille qui glisse sur le sol lentement en se tordant. Le vent qui souffle entre les branches et donne une musique d’horreur et glaciale. Layn regarde derrière elle. Elle ne voyait pas le bout de la forêt. Perdue. Finalement, elle courut en arrière malgré elle et se retrouva dans un champ de blé. Si seulement elle avait pu observer le paysage. Perdre tous ses repères, là !... Elle s’enfonça dans le champ et, finalement, retrouva la petite maison au milieu de rien et ne ressemblant à rien. Bref, celle de sa tante. Celle-ci semblait affairée, et au moment où elle allait entrer Layn entendit : « Je l’ai fait se perdre dans la forêt… ». Une réponse subvint, et la voix glaça le sang de la jeune fille. « C’est bien. Nous ne voulons après tout que son bonheur, elle ne nous en voudra pas et comprendra. » Cette voix… celle du « type » de la maison ! Celui qui torturait son propre cadavre et qui lui semblait pourtant être son frère, bien qu’elle n’ait jamais connu ce dernier. « Enfin, elle mourra sans douleurs. ». Layn faillit vomir. On voulait la tuer. Heureusement qu’elle avait fait demi-tour ! Mais un bruit de pas la força à accélérer. La jeune fille, vite, se rua dans un buisson qui lui déchira la peau. La douleur l’envahit, mais elle était sauve et le type ouvrit la porte. Rien ne sortit, mais le silence pesa. Layn resta longuement ainsi à attendre, mais comme rien ne se passait, elle se releva et regarda par la porte. Personne. Etourdie, elle entra et observa autour d’elle. Ce qui lui avait parut être une maison belle de campagne était devenue une ruine, et elle comprit enfin pourquoi son oncle et sa tante avaient écrit à côté de l’adresse : « maison abandonnée ».
Où étaient sa tante et le ‘type’ ? Où s’était-il caché, celui-là ? N’avait-il pas ouvert la porte ? Layn observa encore et remarqua enfin un détail. Le frigo vide n’avait pas changé. Alors que pouvait-il être arrivée aux futurs meurtriers ? La jeune fille sortit et s’aperçut qu’elle était seule au milieu de nulle part. Pas de voiture, pas de carte, rien. Par où était-elle venue ? Excédée au moment du trajet, elle n’avait pas pensé à regarder le paysage. Layn décida donc de faire un tour dans les environs. Il n’y avait rien dans le frigo ; si elle ne mourrait pas de faim, elle mourrait alors tuée par les étranges personnages. C’est là qu’il y eut quelque chose, un détail qui la sortit de sa torpeur. A ses pieds, il y avait encore les traces de la voiture qui l’avait amenée ici. Encore heureux ! Layn décida de suivre, il n’y avait pas d’autres solutions. Aussi longea-t-elle ce chemin improvisé jusqu’à ce que la nuit tombe. Le ciel était à présent noir, rien n’éclairait son chemin et elle ne voyait plus les traces. Aussi dût-elle s’arrêter. Dormir ici ? Quelle horreur… Mais bon, elle n’avait pas le choix. Layn s’allongea dans la terre et frissonna, ne pouvant rêver pire. Puis elle enleva son pull et l’étala sur elle en se recroquevillant contre le sol. Puis, fermant les yeux, elle tenta de chercher le sommeil malgré les bruits mystérieux qui l’entouraient. L’inconnu lui faisait peur. La voilà enfermée dans le Wild et sans nourriture. Comment se nourrir ? Elle n’était pas un animal qui pouvait tuer avec des crocs et des griffes. Même un louveteau serait plus fort qu’elle. L’inconnu était déjà gagnant. Devait-elle encore se battre ? Se réveillera-t-elle le lendemain ? Layn en doutait, mais peu à peu, elle commença à tomber dans le rêve… et le cauchemar.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:42

L’enfant attendait. Immobile, il observait autour de lui sa maison. Un grattement, quelques miaulements le rappelèrent à l’ordre et il ouvrit à son chat, bien sûr pas trop grand. Au moment où il s’apprêtait à le prendre dans ses bras, une sombre silhouette apparut à l’autre bout de la maison. Le garçon plissa les yeux pour tenter de la reconnaître ; cette femme était sans nul doute sa mère. Cette dernière, tel un fantôme, s’avançait vers les placards d’où elle sortit dix bols. L’enfant se raidit, soudainement affolé. Il connaissait la suite, évidemment. « Maman, qu’est-ce qui se passe ? » Murmura-t-il en se mettant devant la porte pour l’empêcher de sortir. Mais elle l’attrapa par le poignet et le jeta sur le côté. Avant de sortir, elle ricana. Un rire de folle. Sa mère était devenue folle. L’enfant, qui saignait du nez, ne se laissa pas vaincu et, dès que sa mère partit, se rua à la fenêtre. Il devait réagir, vite, avant que… Trop tard. Il y eut un bruit de bol cassé et les corbeaux qui épiaient de leurs yeux rouges la ville se mirent à croasser et à s’envoler en direction du bruit. Immobile, le garçon attendit. Il resta longuement ainsi quand il aperçut une silhouette noire. Il arrivait. Le Monstre arrivait. Le garçon, affolé, se dépêcha de monter les escaliers et alla fermer à clef sa chambre. Il mit des meubles devant la porte malgré sa faible force et se mit sous les draps de son lit, tremblant. Il y eut un bruit dans l’escalier. Puis des grattements sur la porte, devenant des rugissements et des grognements tandis que les meubles qui retenaient la porte tremblaient. Le garçon observait toujours, sans pouvoir réagir. Soudain, la porte s’ouvrit et les meubles tombèrent. L’enfant ferma très fort les yeux tandis que le grincement de la porte fit perler sur son front quelques tâches de transpiration. Un léger bruit de pas feutrés, un souffle chaud sur son cou. Une lente respiration. Soudain, la douleur, un déchirement. Un liquide coulait et tâchait les draps. Le garçon ouvrit les yeux, privé de respiration…

Layn se réveilla en sursaut en portant une main à sa gorge, respirant difficilement. Puis elle aperçut qu’elle était tâchée de boue et que le soleil tapait fort. Elle mit du temps à comprendre ce qu’elle faisait là, puis soudain se redressa et repensa à son cauchemar. Encore le même, mais pas exactement le même déroulement. Bizarrement, elle avait crut reconnaître la femme qui devait être la mère de l’enfant, bien que cette dernière avait toujours été cachée dans l’ombre. La jeune fille baissa les yeux et aperçut les traces à présent anciennes de la voiture qui l’avait amenée. Personne n’était venu lui trancher la gorge cette nuit, mais elle avait faim. Privée de nourriture, elle chercha des yeux des buissons à fruits sauvages, tout en essayant de voir si ils étaient près du chemin. Sinon, elle ne mourrait pas de faim mais de froid. Mais tout semblait morne, vide. Au fond d’elle, Layn sentait qu’elle s’affaiblissait. Quand enfin elle aperçut un village, le soleil commençait déjà à descendre. La jeune fille, sale, affamée et assoiffée se dirigea vers le panneau d’indication. Il y avait écrit « MAYN ». Quelle drôle de ville… Enfin, de village, plutôt. Ce dernier semblait vide et un épais brouillard l’entourait. Layn hésita puis enfin s’introduit dans la ville inconnue. Elle n’y voyait presque pas quand un croassement se fit entendre. Un croassement affamé qu’elle connaissait. Elle était dans la ville de ses rêves. La jeune fille poussa un hurlement, épia à la recherche de la créature puis se dirigea vers la première maison. Elle ouvrit la porte, la referma et enfin se laissa tomber à terre. Des larmes perlaient ses yeux tandis que la peur partait au fur et à mesure. Lentement, elle se releva et se dirigea vers la cuisine. Là, il y avait un grand frigo. Layn hésita puis ouvrit. Dedans, il y avait encore de la nourriture. Quelqu’un vivait-il ici ? La jeune fille observa alors que cette nourriture était pourrie, moisie. L’odeur lui piqua le nez et elle referma le frigo avec un haut-le-cœur. La voilà piégée dans la ville de ses cauchemars avec un frigo, de la nourriture moisie et la peur plein le dos ! Layn prit sa tête dans ses mains, puis se décida. A quoi ça sert de vivre ? Plus rien ne m’attend. Et elle s’approcha de la porte. Pas un grincement. Un croassement sinistre. Elle ferma les yeux et s’avança encore. Son ventre se tordit d’une soudaine douleur. Sans hésiter, Layn ouvrit. La jeune fille, avant même de faire un nouveau pas, s’évanouit et tomba à terre. La faim avait eu raison d’elle.
Elle ne crut pas se réveiller. D’abord parce qu’elle n’avait pas cauchemardé ni rêvé, mais parce qu’elle avait crut voir fondre sur elle une créature de rêves. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, ce n’était plus la ville inquiétante qui l’accueillait mais une petite pièce en bois, fenêtre ouverte, soleil rayonnant. Layn sursauta et observa à droite, puis à gauche. Un grognement la rappela à l’ordre et elle crut apercevoir la bête qui lui avait bondit dessus. Mais après réflexion, elle remarqua que ce n’était qu’un chien qui battait de la queue et grognait gentiment. Un gros chien noir, qui semblait sans danger, à première vue. Un rire accompagna cette découverte et Layn aperçut un jeune homme non loin d’elle. Sa première réaction fut de sauter du lit où elle était allongée et de le fixer méchamment. Qui était-il ? Que faisait-elle ici ? Malheureusement, elle faillit s’évanouir aussitôt, car la faim la reprit. Le jeune homme s’arrêta de rire et arriva à temps pour retenir sa chute.
« Tu l’as échappé bel, mais je pense que tu as faim. Évite de bouger.
- Qui êtes-vous ? Réussit à dire la jeune fille, toujours sur le qui-vive.
- ça n’a pas encore d’importance, répliqua alors le jeune homme en la fixant. Je vais t’apporter à manger, reste-là.
- Où on est ? Insista Layn en essayant de distinguer un paysage à partir de la fenêtre.
- A une petite ville pas loin de Mayn. C’est là où je t’ai trouvé en faisant des recherches.
- des recherches ? S’inquiéta-t-elle.
- Je cherchais la cause de la mort de toutes ces personnes, dans ce village. On n’a retrouvé que des cadavres et des morceaux de bols cassés…
- bols cassés ?! » S’écria Layn, se rappelant du bruit des bols qui se fracassaient et des corbeaux qui s’apprêtaient à dévorer la victime de la Créature…
Etonné que Layn devienne si affolée, l’homme se douta de quelque chose et demanda :
« Tu sais quelque chose, à propos de cette histoire ?
- Non, mais j’ai fais des cauchemars. Avoua sinistrement Layn. Un petit garçon et sa mère, la mère sort avec des bols, un bruit de fracassements, les corbeaux, puis la créature…
- Je connais cette histoire.
- Comment ça ? S’écria la jeune fille en se dégageant soudain du bras du jeune homme.
- On a des journaux, si tu veux. Je vais faire à manger.
- Montre. » Demanda alors Layn en se calmant et se remettant sur le lit.
Peu après qu’il soit parti, il revint avec de nombreux journaux. Layn ne le remercia pas et entama automatiquement sa lecture. Sur le premier journal, on pouvait lire : « TRAGIQUE HISTOIRE LORS DES VACANCES ». La jeune fille avala sa salive. Elle était sur le point de connaître la vérité sur toute cette histoire, devait-elle encore lire ? Elle continua courageusement, ne pouvant plus se retenir :
Lors des vacances d’une petite partie de famille (la mère et le fils, Jake)… Le nom frappa Layn comme la foudre. Cette histoire parlait du meurtre de son frère, qui avait sept ans. Elle, à cette époque, en avant quatre et était restée à la maison. Layn s’en rappelait, à présent ! …à la ville de Mayn, un mystérieux phénomène attaque la ville. Un épais brouillard entoure Mayn et des corbeaux affamés par l’hiver viennent attendre leurs victimes. Lorsque la mère, prise de folie, sort avec un bol… Un seul ? Comment cela ? …Le petit garçon sort et aperçoit la créature. Il n’hurle pas et se cache chez lui, monte à l’étage et se glisse sous les draps après avoir scellée la porte. Mais la créature est forte, passe tout cela et lui saute à la gorge. C’est ainsi qu’est mort Jake, l’aîné des deux enfants d’un couple normal. La mère, en fait, n’était pas… Soudain, l’homme ouvrit la porte avec un plateau orné de délicieux mets.
« Voilà, c’est prêt !
- Merci… Répondit alors Layn, qui avait pâlit.
- Au fait, tu voulais savoir mon identité ? Mon nom est Klayde, j’enquête sur le phénomène. Alors si tu sais quelque chose là-dessus…
- Oui… Je te le dirais. Moi, c’est Layn. » Dit-elle en repliant le journal.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:43

Le temps passa. La jeune fille avait apprit à connaître l’homme et ses manies. Par exemple, celui-ci prenait toujours du café, jamais du thé. Ce café devait être vanillé et avec deux sucres. Le jeune homme n’avait que seize ans, et prenait déjà le relais de son père. Son chien, Moss, était un joyeux labrador noir aux yeux marron, doux et gentil. Sans danger. Ils habitaient dans un tout petit village voisin de Mayn, mais où le brouillard ne pouvait recouvrir leurs toits. Klayde était la plupart du temps hors de la maison, Layn devait rester garder Moss et entretenir le tout. Cette nouvelle vie lui plaisait, et elle n’avait pas rouvert ce maudit journal depuis une semaine. Lorsque Klayde revint ce jour-là, il poussa un soupir et se laissa tomber sur une chaise en râlant. Layn l’épia et demanda :
« Alors ? Toujours rien ?
- Pas une trace de la Créature. De toute manière, c’est comme ça tous les jours.
- Tu es habitué à l’échec. Résuma alors avec un petit sourire Layn.
- On peut dire ça, mais je préfère dire que je suis tout simplement sur une mauvaise piste ! Au fait, et toi ? Tu n’as toujours pas d’informations ?
- Je ne fais plus de cauchemars. Avoua en baissant les yeux la jeune fille. Je crois que, finalement, je n’en ai fait que trois et que je n’en aurais pas d’autre.
- Tu m’as dit qu’à la fin, le garçon ouvre les yeux. Et que voit-il ?
- Je ne sais pas. » Avoua Layn, affreusement gênée.
Klayde hocha la tête et observa pensivement sa tasse de café vanillé à deux sucres. Layn l’avait préparé pour son retour. Le jeune homme la remercia alors et tous deux restèrent silencieux. Jusqu’à ce qu’il lui demanda si elle voulait sortir. La jeune fille allait mieux, prendre l’air lui ferait du bien. Layn hésita longuement, puis accepta et tous deux se dirigèrent alors dehors. Le village était magnifique, petit, coquet. Rien à voir avec Mayn. Klayde avait de nombreux amis et tous demandaient à ce dernier, dès que Layn s’éloignait un peu, qui était la jeune fille qui l’accompagnait. Il répondait toujours d’une voix trop basse pour qu’elle n’entende rien, et les gens éclataient de rire. Vexée, pensant qu’il se moquait d’elle, Layn s’éloigna encore et observa pensivement toute cette ville. Les gens la saluaient poliment. Mais au fond, elle voyait qu’ils la fixaient avec méfiance. Klayde avait dû parler de ses cauchemars ! La fureur l’envahit, et la jeune fille s’éloigna encore plus malgré les appels de ce qu’elle aurait voulu appeler son « ami ». Mais elle n’en avait pas, elle le savait. Elle n’était que l’outil des recherches de l’adolescent. Pourtant, elle l’aimait bien, lui et ses manies. Klayde avait son propre style. Sa propre manière de vivre.
A leur retour, des aboiements et gémissements les accueillirent. Dès qu’elle ouvrit la porte, le labrador bondit sur elle et lui lécha les mains. La jeune fille adorait l’animal presque plus que son maître. Le jeune homme entra à son tour et l’accompagna jusqu’à la pièce qui servait de chambre d’ami. « Au fait, peut-être devrais-tu lire le journal ? » Proposa alors Klayde en se dirigeant vers sa chambre, sans attendre la réponse. Layn le suivit des yeux sans piper mot, puis s’allongea sur son lit. Non, elle n’ouvrirait plus ce journal. Elle n’avait plus envie de cauchemarder. La vérité importait si peu, et pourtant Klayde y apportait tant d’importance. Trop au goût de la jeune fille, qui commençait déjà à s’ennuyer, toute seule. Par la fenêtre, les bruits de la ville la ranimaient. Entendre ces gens vivre, être heureux lui suffisait. Layn ferma les yeux et s’endormit pour rêver encore. Ça faisait une semaine qu’elle ne faisait que ça, rêver. Et Mayn était presque devenu un souvenir lointain à ses yeux.

« Tu veux y aller ?
- Pardon ? Riposta Layn en ouvrant aussitôt les yeux, réveillée par la voix de Klayde.
- Tu veux y aller ? Répéta patiemment le jeune homme.
- Où ? Demanda-t-elle en se relevant et s’étirant lentement.
- A Mayn. » S’expliqua alors Klayde en attendant toujours sa réponse.
Layn resta immobile. Il lui proposait de participer à ses recherches, à Mayn, la ville de ses cauchemars. Pourtant, elle avait envie d’y aller. Klayde sera là. Il la protégera…
Lorsqu’il arrêta la voiture, Layn changea aussitôt d’avis. Ils devaient retourner directement à la petite ville joyeuse de Klayde. Elle n’osait même pas ouvrir la portière de la voiture et épiait le brouillard en tremblant. « Klayde… » Dit-elle. Le jeune homme alla lui ouvrir sa portière et lui offrit un sourire rassurant. « Ne t’inquiète pas. » Disait-il pour la dixième fois depuis qu’ils traversaient Mayn. Enfin elle sortit, troublée, et épia des yeux l’épais brouillard qui les entourait. Pas une silhouette. Un peu rassurée, Layn suivit alors Klayde qui se dirigeait vers son lieu de recherche. Mais là, elle se figea encore en s’apercevant que ce lieu de recherches était justement le lieu où il l’avait trouvé évanoui. La jeune fille sentit son cœur manquer deux battements. Cet endroit de souvenirs et surtout de cauchemars, l’endroit de la mort de son frère Jake. Sa mère était-elle vraiment morte dans cet accident de voiture où étais-ce une belle-mère quelconque ? Impossible de vérifier, Layn ne s’en souvenait plus tout comme elle n’avait jamais rien su. Ses problèmes de mémoire laissaient place à la vérité qu’elle haïssait et repoussait malgré tout. Autant rester dans l’ombre et ne plus se souvenir de rien plutôt que d’apprendre tant d’horreur en un mois. Le jeune adolescent venait d’ouvrir la porte lorsqu’elle sortit de sa torpeur. Il entra et alluma sa lampe torche. Ne pouvant rester plus longtemps en arrière, Layn se précipita vers lui tandis qu’il observait attentivement la pièce. La jeune fille, elle, eut comme un déclic en se souvenant du miaulement. Elle s’approcha de l’endroit où le chat s’était précipité quand la femme était arrivée. Puis se pencha et observa dessous. Un haut-le-cœur, les yeux en larmes et un cri accompagnèrent sa découverte. Klayde, aussitôt, se précipita. « Qu’est-ce qu’il y a ? ». Layn ne répondit pas et cacha sa tête dans ses mains en se relevant. Le garçon dût à son tour se pencher et fit une moue dégoûtée. La lampe torche éclairait d’un halo lumineux le cadavre d’un chaton mort de faim. Il n’avait pas bougé depuis l’arrivée de la femme et du monstre et était mort comme ça. Bien sûr, Klayde ne le savait pas mais comprit que Layn avait sûrement fait un rapport avec son cauchemar, aussi l’appela-t-il et la questionna-t-il. Mais la jeune fille n’était pas en mesure de répondre, comme si elle sentait le souffle chaud de la mystérieuse créature sur son cou. Comme si il s’apprêtait à la tuer, comme il avait déjà tué son frère. Mais le Monstre ne devait plus existait, ne pouvait plus exister. Si ça se trouve, Layn était en ce moment même en train de cauchemarder, qui sait ? Et elle se réveillera sur son lit, sans se souvenir de rien… Klayde prit une photo du cadavre puis se releva et essaya d’offrir un sourire rassurant à la jeune fille, qui fut plus qu’écoeurer. Pourquoi cette vue ne lui avait tiré qu’une moue alors qu’elle avait eu un haut-le-cœur et du vomi lui remontant à la gorge ? Peut-être était-il tout simplement habitué. Enfin, il décida que Layn avait besoin de repos. Ce fut seulement dans la voiture qu’elle parut plus sereine. Le brouillard se dissipa lorsque la voiture avança. Bientôt, elle aperçut un petit panneau avec un « MAYN » barré.
« Ce chat, se décida enfin Klayde. Tu l’as vu dans ton rêve, non ?
- Mon cauchemar. Rectifia Layn en frissonnant. C’est mon chat, je suis Jake. Lorsque la mère arrive, le chat me griffe puis se précipite là-bas, sous cette horrible table… et puis je l’oublie.
- Tu l’oublies ? S’étonna l’adolescent en fronçant les sourcils.
- Je l’oublie, confirma Layn. En fait, lorsque ma mère part, je ne pense qu’à elle.
- Ta mère ? S’étonna encore Klayde, qui n’y comprenait rien.
- Enfin, sa mère… Ma… La nôtre. » Se risqua alors prudemment Layn.
Elle était sûre que Klayde avait comprit qu’elle était la sœur de Jake. Jusqu’alors, elle ne lui avait rien dit sur ses liens familiaux. Cependant, l’adolescent ne la questionna plus et tira sous son nez une cigarette. Layn était étonnée, jusqu’alors il n’avait pas fumé. Le fusillant du regard, elle observa le briquet qu’il sortit à la suite.
« Tu fumes ? Demanda-t-elle, connaissant déjà la réponse vu qu’elle se montrait sous ses yeux, ne doutant pas une seconde de ce qu’il se passait.
- De temps en temps. Avoua Klayde sans gêne.
- C’est à cause de ta famille où pour avoir un genre ? »
La question était délicate. Layn s’apprêtait à entrer dans la vie privée de son hôte. Celui-ci posa alors son briquet et commença à fumer lentement. Dégoûtée, la jeune fille baissa les yeux. L’odeur de la fumée lui piquait le nez, elle n’aimait pas cette odeur désagréable. Surtout lorsqu’elle émanait d’une cigarette. Un rire la fit sursauter. Un rire dément. Le rire semblait bel et bien venir de Klayde, et elle frissonna.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:43

« Alors tu veux savoir la vérité ? Pourquoi je t’aide, pourquoi je fume… Ce que je dis aux passants ? Tu veux savoir tout ça ?
- Oui, je veux savoir ! S’écria alors Layn, outrée en entendant ses phrases.
- Et bien ça ne te regarde pas. Tu sais quoi ? Pour moi, tu es un outil. L’outil de mes recherches. Ça va, tu es contente ? Tu as eu ce que tu voulais ?
- Tu mens. » Lâcha Layn, sentant les larmes lui picoter les yeux.
Elle s’approcha lentement de la porte en continuant : « Tu dis ça parce que tu es fou, Jake… » C’était sortit tout seul, ce nom. Klayde frissonna et répliqua : « Je ne suis pas Jake ! Jake est mort, il est mort, ta famille est morte, tu es toute seule.
- Non, je ne suis pas seule, parce que j’ai un ami !
- Et qui c’est ? Insista Klayde tandis que Layn tremblait.
- C’est toi. » Répondit alors la jeune fille en avalant difficilement sa salive, attendant sa réaction, s’attendant au pire des cas à ce qu’il la tue à coup de couteaux. Ou en la brûlant.
Seulement, l’effet de la phrase fut comme un poignard pour l’adolescent qui resta immobile. Ecrasant sa cigarette à peine entamée dans le cendrier, il prit sa tête dans ses mains et dit : « Alors tu veux savoir, hein… Tu sais quand je mens… Mais seras-tu contente de la vérité ? Mon père était enquêteur. Il habitait à Mayn et connaissait ta mère. Seulement, lui savait que la ville était dans un état critique. Il s’apprêtait dès le début à la sauver des problèmes d’impôts, du mauvais temps et des corbeaux. Il avait rencontré une très jolie femme. Il voulait mieux la connaître. Et à la conquérir, mais il y avait un obstacle. Cet obstacle était ton frère. Mon père l’a vite remarqué. De plus, la femme était mariée. Il a invité donc ta mère en lui demandant de ne rien apporter. Elle est partit et a croisé un autre homme. Il y eut un bruit de bol cassé, l’homme était le maire. La femme est partie en courant car, soudain, un… Non, tu sauras. Tu devras savoir un autre jour la vérité.
- Pourquoi un autre jour ? » Se plaignit Layn, le cœur serré.
Il n’y eut pas de réponse, c’était la fin de leur conversation.

Je veux savoir la Vérité. Je veux savoir si ma mère est morte, ce qui arrivait. Je veux cauchemarder encore une dernière fois…
La femme, le chat. Layn se retrouvait à nouveau dans cette scène, dans la peau de Jake. Sa mère ne se dirigea pas vers le placard aux bols, mais directement à la sortie. Elle resta silencieuse, elle n’avait rien à dire. Elle saurait la Vérité, d’une manière ou d’une autre. Dès que sa mère partit, elle alla directement se cacher dans la chambre, sous les draps, et un déclic. Elle ne put s’empêcher de fermer les yeux malgré tout. Les grincements, une sorte de grognement. Son cœur battait très vite tandis qu’elle s’accrochait à ses draps. Elle était Lui, elle était son frère dans ce cauchemar, et elle savait qu’elle allait mourir. Enfin, qu’il allait mourir. Pourquoi ne pouvait-elle pas ouvrir les yeux et voir la Créature ? Soudain, un grincement. La Créature venait, son souffle lui caressait le cou. Ouvrir les yeux, c’était si difficile ? Une soudaine douleur, pas un cri, un étouffement. Layn savait que sa vie partait, enfin pas vraiment la sienne. Encore un dernier effort, il lui fallait ouvrir les yeux. C’était le seul moyen de savoir qui avait tué son frère. Ses yeux s’ouvrirent, et elle entraperçut une forme plus qu’animale, une silhouette qu’elle connaissait. Puis tomba dans le sommeil du mort. Ou plutôt elle se réveilla.

Klayde était là, mais pas dans un état normal. Il était au chevet du lit, immobile, observant la fenêtre comme si il venait lui aussi de voir quelque chose. Layn l’observa, à peine remise de son cauchemar tandis que lui était encore silencieux, immobile. Etait-il mort ? Elle commença à s’inquiéter. Soudain, il décida de parler.
« Tu as fait un cauchemar. Je t’ai entendu.
- J’ai hurlé ? Demanda avec précaution Layn.
- Non. » Répliqua alors Klayde en la regardant.
Bizarrement, il avait des cernes immenses sous les yeux et tenait sa lampe de poche. Layn eut un doute. Et ce doute s’agrandit.
« Tu y es allé, en pleine nuit ?
- J’y suis allé, oui. En pleine nuit, oui. » Affirma-t-il.
Ces mots agacèrent Layn. Pourquoi parlait-il bizarrement ? Qu’avait-il vu ? Zut, qu’il était énervant. La jeune fille se leva d’un bond pour se planter devant lui. « Qu’est-ce que tu as vu ? ». Pas de réponse. Finalement, elle soupira et sortit de la maison sans attendre. Mais elle ne se dirigea pas vers le marché de la ville, non. Elle se dirigea vers Mayn.

Lorsqu’elle aperçut ce panneau avec écrit « MAYN », Layn se figea, comme frappé par la foudre. Cette fois-ci, elle était encore seule. Klayde ne la protégera pas. Qu’avait-il vu ? La curiosité la poussa à errer dans les rues à la recherche d’un repère, un chemin pour rejoindre la maison. Ce fut si soudainement que celle-ci apparut que la jeune fille faillit pousser un cri. La maison se dressait, plus imposante que jamais. Ses yeux se baignèrent de larmes. Elle les entendait encore, ces grincements, ces bruits étranges venus de derrière la porte. A son grand soulagement, celle-ci était ouverte, c’était une épreuve de moins à passer. Mais, alors qu’elle reprenait enfin son souffle, elle aperçut un mot tracé dans la porte. Layn resta immobile et s’approcha en plissant les yeux. Ce n’était pas un mot. Mais ce qu’elle vit la fit trembler, elle voulut fermer les yeux, ignorer cet affreux détail… C’était des griffures, la cause sûrement des horribles grincements. La maison était baignée dans l’obscurité, mais Layn s’y réfugia précipitamment. Dedans, il n’y avait rien. C’était toujours le même décor, mais quelque chose attira son regard. A sa droite, l’escalier. L’escalier où elle s’était réfugiée, où il s’était réfugié. Devait-elle monter ? Un doute la parcourut. Qu’avait vu Klayde ? La réponse se trouvait-elle là-haut ? Il ne fallait plus hésiter. Layn s’accrocha à la rambarde poussiéreuse et fit un pas. La réponse fut un horrible craquement qui lui fit dresser les cheveux sur la tête. En haut, il y avait de la lumière. Avalant sa salive, elle monta et s’arrêta juste devant ce couloir. Ce couloir tellement emprunté lors de ses cauchemars. La lumière semblait venir de la chambre. Cette chambre, elle la connaissait mieux que quiconque. Layn se décida enfin et observa attentivement. La lumière venait de la lampe torche de Klayde. Rassurée, la jeune fille poussa un soupir et se pencha pour l’attraper quand elle aperçut ce qu’éclairait la lampe. C’était une marre de sang séché, de sang ancien. Elle prit délicatement l’objet et éclaira à côté d’elle. Son cœur se serra lorsqu’elle aperçut les meubles cassés à terre, après l’horrible meurtre. Elle éclaira au-dessus de sa tête et aperçut une araignée. Celle-ci, voyant la lumière, partit se réfugier dans l’obscurité rassurante. Ce spectacle était presque rassurant. Un être vivant était là. Layn sourit. Rien de très grave, des meubles cassés, du sang séché. Elle commençait à avoir l’habitude de ce genre de spectacles. Mais elle s’aperçut que derrière elle, il y avait quelque chose. Encore non identifié. Quelque chose qu’elle n’avait pas éclairé du halo rassurant. Se retournant sans crainte, presque sûre d’apercevoir des draps tâchés de sang et peut-être les traces d’un cadavre qui aurait été retiré, la vue faillit la faire tomber à terre. Son sang se glaça, elle se mit à trembler, les larmes rendaient floue sa vision. Cependant, elle continuait de l’éclairer. Ce qu’elle éclairait était un corps mutilé, mais pas un corps d’enfant comme dans son rêve. Celui que le ‘type’ avait déchiqueté, ce soir-là. Le soir où elle avait hurlé et s’était évanouit, dans cette pièce de la maison qu’elle détestait tant. C’était un corps sans vie d’adolescent, mutilé par ce couteau si comique de tranches de pain de mie, ensanglanté et rongé par le temps et les rats. Une petite pensée la fit tomber à terre. Le cadavre fut noyé dans l’obscurité. Cette phrase disait : « Layn, c’est ton frère. ». Ce frère dont ses parents ne parlaient jamais, ce frère renié. Ce frère mort déchiqueté. Dans son cou, elle se souvint dans cette vision d’horreur avoir vu comme une partie déchiqueté par la Créature. Mais alors, celui qui voulait la tuer était le fantôme de son frère ? Non, ça n’existait pas. Alors quoi ? Un grognement d’horreur répondit à sa question. Elle resta figée. Ce grognement… Elle n’était pas dans son cauchemar, elle était réelle. Et cette chose était derrière elle. Layn ferma les yeux. Tue-moi. Mais avant même de vérifier si des crocs lui déchiquetaient le cou, elle s’évanouit, entendant des bruits de pas dans les escaliers juste avant. Je suis morte.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:43

Elle était morte, non ? La vie avait enfin son sens, elle venait de mourir en emportant avec elle sa tristesse et ses remords. En emportant sa haine. Une paix profonde venait de l’envelopper. Elle était morte. Mais pourquoi il y avait ce petit point de lumière, au bout du tunnel ? Etais-ce le Paradis ? Ses parents l’attendaient-ils derrière ? Layn ne réfléchit plus quand ce point grossit pour finalement offrir une vue sur une chambre. Une chambre qu’elle connaissait. Assis au bout du lit, il y avait Klayde. Etait-il mort aussi ? La Créature l’avait tuée aussi ? Mais que faisait-elle donc dans ce lit ?
« Layn… Prononça Klayde en se levant et en se levant.
- Oui, c’est moi… Murmura-t-elle en le fixant sévèrement.
- C’est un miracle ! S’écria avec joie le jeune adolescent en la serrant très fort.
- ça fait mal… Marmonna-t-elle. Pourquoi tu es si content qu’on soit ici ?
- Tu n’es pas heureuse ? » S’étonna alors Klayde en fronçant les sourcils.
Bof, si. Elle était heureuse d’être morte, mais où étaient ses parents, tous les morts ? Et pourquoi disait-il que c’était un miracle ? Elle ne le comprenait pas. Absolument pas.
« Tu es tombée dans les pommes, tu te réveilles et tu n’es pas contente d’être ici ?
- Qu’est-ce que tu racontes ? Nous sommes morts.
- Je te retourne la question : qu’est-ce que tu racontes ? » S’étonna alors Klayde.
Layn se leva d’un bond et observa par la fenêtre. Les gens normaux étaient là. Donc elle n’était pas morte, Klayde n’était pas mort. La Créature l’avait donc épargné ? Comment cela se faisait-il ? Pourtant elle l’avait entendu, ce grognement…
« J’ai eu si peur ! J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais. Avoua Klayde, gêné. Désolé au fait. Je ne voulais pas, je ne savais pas que si tu voyais ça tu…
- C’était un coup monté ? Railla Layn, vexée. Qui te dit que je ne connais pas déjà l’assassin ?
- Tu l’as vu ? Tu as cauchemardé ? » Demanda avec gravité son hôte.
Layn soupira. C’était plus pour lui que pour elle qu’elle avait voulu cauchemarder. Et qui lui disait que la Créature était vraiment ce qu’elle avait vu ? N’étais-ce pas la première solution logique qui lui était venu à l’esprit ? « Ce n’est pas une Créature. Tout ce que j’ai vécu n’a été que psychologique. J’ai perdu la mémoire, j’ai cru voir des fantômes. Je pense qu’en fait, tout cela n’existe pas. Le Fantastique n’existe que dans les cauchemars, mais je sais que celui que j’ai fait est réel. J’en ai la preuve, dans tous ces magasines. » Dit alors Layn en jetant un coup d’œil aux journaux. « Tu as tout le temps cherché l’irréel, mais ton travail n’avait rien de cela. Il y a toujours une explication logique à tout, même aux meurtres les plus louches. Ç’aurait été tellement mieux que ce ne soit qu’une créature fantastique… ». Klayde écoutait, sentant que la Vérité serait enfin dévoilée. Soudain, la porte s’ouvrit. Etonnés, les deux adolescents n’eurent pas le temps de faire quoi que ce soit que déjà deux policiers se jetaient sur Layn. Cette dernière se débattit alors, affolée par cette soudaine apparition. D’autres policiers immobilisèrent Klayde avant que ce dernier ne puisse réagir. Tout ce qui se passait là semblait irréel. Les policiers, armés comme dans les films, les arrêtaient tous les deux. Ce fut alors que la jeune fille sut pourquoi. Pour ces policiers, elle avait été ‘kidnappée’ par son hôte. Au moment où elle allait parler, le jeune homme réussit à se dégager et commença à se déchaîner sur les deux policiers qui la tenaient. « Cours ! » Dit-il lorsqu’elle fut libre. Layn resta un instant immobile tandis que les policiers pointaient leur arme sur le visage perlé de sueur du jeune homme. La jeune fille voyait dans son regard une supplication étrange qui la fit frémir. Les yeux en larmes, elle se décida au troisième « cours ! ». Vite fait, elle courut et sortit. Dans les rues, les passants fâchés tentaient de savoir que faisaient les policiers dans la maison de leur ami. Layn ne s’arrêta pas, un ordre de fuite l’avait emportée. Ce fut seulement lorsqu’elle fut hors de la ville qu’elle se retourna enfin, apeurée. Voilà qu’elle avait abandonné son ami aux armes de ces étranges policiers. Son cœur battait très vite. Ce n’était pas possible… Pas à ce moment-là ! Au moment où elle reculait, deux mains lui attrapèrent l’épaule, et avant qu’elle ne puisse se retourner pour voir l’homme, elle sentit qu’on appuyait quelque chose sur sa bouche. Quelque chose de désagréable lui volant son énergie. Ses yeux voyaient troubles. Lâchez-moi… Elle allait mourir. Layn sentait son dernier souffle arriver. Et en fermant les yeux, elle s’évanouit et tomba dans les bras de son meurtrier…

Je ne cauchemarde pas, je ne cauchemarde plus. Mais alors quel est cet endroit ?
Une ombre la guettait de ses deux yeux rouges tandis que Layn marchait dans cette forêt noire et vide. Une odeur de brûler lui piquait les yeux et la gorge, elle tremblait ; un soupçon haineux en elle. N’errait-elle pas en enfer ? La jeune fille continuait de marcher, ses pas prononçaient des échos sur le sol étrangement humide. Ce fut là qu’elle aperçut un marécage. Ses eaux brumeuses et odorantes lui firent l’effet d’un nouveau poison. Cependant, elle continua d’avancer, poussée par une force mystérieuse. Ses jambes se trouvèrent dans la boue, tirées vers le fond tandis qu’elle avançait de plus en plus difficilement. Des mains crochues lui labourèrent le dos, quelqu’un la fixait encore en la tâtant de ses doigts gantés d’un blanc flocon. Lâchez-moi… S’alarma-t-elle tandis qu’elle était immobilisée, sentant tous ces êtres l’observer et lui toucher les bras, les pieds, le cou. Ses yeux se fermèrent. C’était la fin.

« Elle revient à nous, prévint alors l’un des médecins aux mains gantés qui n’arrêtait pas de lui pincer le bras et lui tâter le cou, les articulations des membres.
- Bien… La voilà pour de bon. » Soupira un policier au fond de la pièce.
Layn ouvrit les yeux et se releva précipitamment. Autour d’elle, les policiers, des médecins. Son corps était couvert d’une couverture blanche, comme celles des morts dans ces films qui vous faisaient froid dans le dos. « Où… Où suis-je ?
- Tu es à l’hôpital de l’Orphelinat où tu vas vivre.
- Orphelinat ? S’écria aussitôt la jeune fille. QUEL Orphelinat ?
- Celui où tu vas vivre. » Répondit d’un ton catégorique le policier en s’approchant de son lit.
Le voyant s’approcher, la jeune fille recula le plus possible dans son lit, tremblante, s’accrochant aux barres du lit comme si c’était sa vie.
« Où est Klayde ? Que lui avez-vous fait ?
- Lui ? Il est en prison, évidemment ! Répondit alors le policier en continuant son approche.
- Mais pourquoi ? Il n’a rien fait ! Je ne veux pas aller dans cet orphelinat, je veux vivre avec lui, dans sa maison, je…
- Vous êtes des adolescents, pris en charge par un village entier. Seulement tu n’appartiens pas à ce village, et tu dois être placée à tes futurs parents.
- Je n’en ai rien à faire de mes futurs parents, rendez-moi ma famille et mes amis ! Je ne vous ai rien demandé, à vous ! Déjà que vous m’envoyez dans une maison vide… »
Il y eut un silence troublant. Le policier soupira et s’arrêta enfin. Puis il s’en alla suivit des médecins et de ses équipiers. La porte une fois fermée, elle entendit le verrou grincer. Ils l’avaient enfermés. Layn se leva, chercha dans les placards et les tiroirs. Elle observa la fenêtre et remarqua qu’elle tombait sur un balcon du premier étage. Elle était au deuxième. Sans hésiter, elle sauta. La chute ne fut pas longue, et elle tomba genoux les premiers contre le balcon de pierre. Une douleur atroce, mais supportable. Layn n’avait pas de temps à perdre, il lui fallait fuir et récupérer Klayde au plus vite. Elle l’aimait. Comme elle avait aimé ses parents et les autres. C’était son frère qui était enfermé.
Une fois descendue entièrement, les genoux en sang et les mains écorchées, Layn courut tout de même jusqu’au grand portail encore ouvert et regarda autour d’elle. C’était une ville inconnue. Sans hésiter, elle continua sa course jusqu’aux panneaux d’indication. Aucun signe de la ville de Klayde, ni de la prison. Quand soudain, elle aperçut à moitié barré le « M » et le « Y », tous deux représentants Mayn. Il ne restait qu’à trouver la prison et en sortir son ami. Mais comment ? Elle n’était qu’une enfant toute seule. Elle ne pourrait rien. Layn observa un moment, puis partit dans la direction de Mayn. Il n’y avait plus rien à faire, elle n’avait que douze ans et lui seize. Jamais elle ne réussirait à la faire sortir de sa cage, même si elle y mettait toute sa force et son courage. On n’écoute pas les mineurs, ils n’ont aucun droit, les adultes ont toujours raison. Peut-être devait-elle mourir, pour que tous comprennent enfin ? Après tout, on croit toujours aux derniers mots d’un mort… Tout comme cette maudite lettre de son oncle et sa tante qui avait encore plus chamboulé son existence. Pourquoi s’étaient-ils suicidés ? Mais… et si ils ne s’étaient pas suicidés ? Sa folie ? Mais alors pourquoi cette histoire d’orphelinat ? Layn ne comprenait plus. Mais alors, cela voudrait dire que c’était eux, les policiers, qui avaient tout manigancés ! Mais dans quel but ? Son cœur tambourina tandis qu’elle continuait de suivre les indications, tournant un coup à droite, un coup à gauche, comme pour aller au final toujours tout droit. Pourquoi faisaient-ils ça, et pourquoi avoir mis Klayde en prison ? Et si ils ne voulaient pas que la Vérité soit dévoilée ? Alors elle est leur dernier obstacle. Alors ils la tueront dès qu’ils la verront prochainement. Layn aperçut enfin la forêt. C’était le dernier panneau d’indication avec écrit « MAYN » dessus. Il ne restait plus qu’à traverser la forêt où elle avait faillit mourir de faim. C’était là où Klayde l’avait sauvé et accueillit. C’était là où son histoire avait vraiment commencée. Bientôt, elle avait deux points de côtés, mal aux jambes et une excellente envie de vomir un coup. Elle sentait le goût horrible du produit qu’on lui avait injecté pour l’endormir et l’attraper. Un peu errante, elle se demanda comment elle retrouverait une ville dont elle ne savait pas exactement la localisation. D’ailleurs, elle était perdue. Les policiers viendraient. Ils la tueraient et au final, cela n’aurait arrangé personne. Aucun espoir. On ne croira jamais ses mots. Parce qu’on ne croit personne. De plus, elle avait peur. Autour d’elle, d’étranges croassements, un petit brouillard fin et un ciel gris l’accueillaient. Tout était vide de vie, les arbres étaient tous morts. Layn pleurait, regardant souvent derrière elle. Elle entendant une respiration lente derrière elle, un souffle chaud. Mais elle avait beau regarder, rien. La jeune fille sombrait-elle encore dans la folie qui avait valu la vie de son oncle et de sa tante ? Un oiseau noir plana au-dessus de sa tête se posa sur une branche d’écorce humide et craquelée. Ses yeux étaient rouges, son bec crochu. Le corbeau aux plumes noirs de mort l’observait avec une impatience époustouflante, attendant patiemment qu’elle approche. Layn continuait de pleurer, elle voyait tout devenir flou, faute de ses larmes. L’animal poussa un croassement amusé et s’envola. Il battit des ailes et tourna vers la gauche lentement et gracieusement, un équilibre faisant rêver les hommes qui souhaitaient voler comme les oiseaux. Le corbeau, soudain, vola en piqué droit dans un brouillard beaucoup plus épais. C’était Mayn, aucun doute là-dessus. Pourquoi l’animal avait-il semblé lui indiquer le chemin ? Peut-être pour la dévorer… Non. Les bêtes de ce genre ne tuent qu’après la mort. Des charognards. Mais depuis quand les corbeaux étaient-ils charognards ? L’animal, malin, avait-il décidé de la piéger définitivement après tous ces rêves démoniaques, ce cauchemard répétitif ? Layn se dirigea néanmoins vers la ville au brouillard et aperçut, perché sur le panneau, le corbeau. Lorsqu’elle s’approcha, il ne s’envola pas. Layn, étonnée, plissa les yeux et s’approcha encore pour sursauter. Ce n’était pas un corbeau, du moins pas l’animal, mais une sculpture en bois représentant cet animal. La jeune fille frissonna et s’enfonça dans le brouillard. A partir de là, elle connaissait. Son expérience l’avait formée à ça, et à présent elle était sûre d’elle, traversant la ville en marchant tranquillement. Mayn ne lui faisait plus peur. On n’a pas peur de ce qui vous a fait cauchemarder trop longtemps. On oublie facilement ses peurs quand on a une mission.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:44

A présent, Mayn était son seul refuge : qui oserait aller dans cette ville de mort, cachée dans la forêt ? Seul Klayde avait osé y effectuer des recherches. Klayde !... Layn se couvrit soudainement d’une honte atroce. Elle semblait apercevoir son visage sans lumière dans cette cage, les bras accrochés au mur, voilé d’un brouillard de soupçons. Il devait la haïr. Elle décida cependant de se diriger vers la ville où Klayde habitait encore il devait y avoir quelques temps. Son regard s’accrocha sur celui des corbeaux aux yeux rouges qui croassaient sur les branches d’un arbre mort. L’un d’eux se tût et l’observa. Une sorte de sourire se dessina sur son bec, du moins c’est ce qu’il lui semblait. La jeune fille eut un léger frisson. Mais de toute manière, le meurtrier était mort depuis longtemps. Jamais il n’y aurait de fracassement d’assiettes, ni des grognements de cette Vérité. Ni le bruit de ses griffes contre les portes. La ville paraissait un peu plus éclairée que d’habitude, la vie semblait en émaner. Ces maisons étaient presque chaleureuses, et Layn pensa que des gens avaient sûrement vécu dans ce si petit joli village sans se douter qu’il tomberait dans l’ombre. Les maisons étaient des merveilles en ruines. Tout ça à cause de Lui ! Elle sera les dents, puis se détendit et enfin arriva à l’autre bout du village. Là, le brouillard se dispersa. Bientôt, elle longeait la route où elle avait courut pour découvrir la Vérité et celle où Klayde l’avait emmenée pour la première fois hors de ses rêves dans ce maudit endroit. A nouveau, elle songea à l’adolescent. Mais il fallait être forte ! Réussir à prouver aux gens du village de la suivre et de le sauver. Et surtout de protester contre la Police, ou du moins ce qui y ressemblait vaguement.

Il ouvrit les yeux. Aussitôt, il crut qu’il y avait un problème, il ne pouvait pas avoir ouvrit les yeux. On n’y voyait que du noir, et la puanteur l’envahissait. Des bruits douteux autour de lui prouvèrent instinctivement qu’il n’était pas seul. Humain ou animal, celui qui le côtoyait ne devait pas être sympathique. L’adolescent tenta d’avancer mais un déchirement au niveau de ses poignées l’arrêta net. Il était accroché. Un bruit de chaîne. Klayde était prisonnier ! La peur l’envahit tandis qu’un chuchotement léger retentit à ses côtés. Des mains acérées lui attrapèrent la jambe. Le jeune adolescent, sans hésiter, se débattit. Mais les chaînes accrochées à ses pieds l’empêchaient de se défendre, et l’inconnu se mit à chuchoter encore des mots bizarres, comme des formules magiques… Klayde frissonna, quand soudain la lumière du couloir s’alluma. Le jeune homme put enfin apercevoir son adversaire. Et ce qu’il vit était encore plus horrible que ce qu’il avait imaginé, car l’être était un humain. Un humain en guenilles, cheveux sales, yeux bleus d’acier et des dents couvertes de caries. L’inconnu sourit, et Klayde réussit à lui donner un coup de pied pour le faire reculer. Le gardien passa alors devant la cage et eut un sourire ironique. « La soupe. ». Ces mots semblèrent calmer l’adversaire de l’adolescent car ce dernier se recroquevilla dans l’ombre, effaré. Le policier entra avec la nourriture et s’approcha de son prisonnier. Le garçon se débattit encore mais rien à faire, l’autre inconnu venait de lui faire avaler une soupe au goût désagréable qui enflait sa gorge. Une fois nourri, il faillit s’écrouler, mais fut bien sûr retenu par ses attaches. Le gardien se tourna alors vers l’obscurité. « Kobalt, la soupe… » Marmonna-t-il. ‘Kobalt’ ne bougea même pas et se remit à chuchoter des choses bizarres. Mais le gardien n’était pas du genre à se laisser démonter et empoigna par ses cheveux gras son prisonnier. Kobalt poussa des cris irréels, et au bout d’un moment finit par gober l’horrible mixture. Il s’écroula au sol et se mit à rouler. Klayde aurait voulu lui aussi pouvoir se rouler, et avec des yeux de chien battu il suivit des yeux son bourreau qui s’en allait. La lumière s’éteignit et son compagnon de cellule continuait de pousser des cris agités. Décidément, Klayde se demandait se demandait si il n’était pas chez les fous ! Cependant le prisonnier répondant au nom de Kobalt était lui aussi un humain, et vu qu’il devait partager sa cellule avec lui, autant sympathiser un peu. L’adolescent siffla un peu dans le noir, et aussitôt les cris de l’inconnu cessèrent. Le prisonnier sale semblait ramper dans la direction de Klayde, comme un chien vers son maître. Peut-être souhaitait-il dévorer une jambe de l’adolescent pour calmer le goût de la soupe ?
« Kobalt, tu es là ?
- Qui connais mon nom me connait… Répondit d’une voix étouffé l’humain en s’arrêtant.
- Tu sais où on est ?
- Au trou, au trou ! Le noir, l’ombre, l’obscurité est ma maison… » Répondait avec une pointe de fierté (et de folie) Kobalt.
La folie de son compagnon lui fit perdre un peu d’espoir. Apparemment, il n’était pas sorti de l’auberge. Il était au Trou, c’est-à-dire en prison. Mais quel rapport avec la maison de Kobalt ? De toute manière, Klayde décida de se taire et remarqua alors que, même si il semblait sans danger, l’étrange humain était libre. Il n’était pas accroché au mur. Donc c’était peut-être sa seule chance de s’en aller. L’adolescent décida alors de tenter le prisonnier en disant d’une voix la plus calme et douce possible :
« Kobalt, veux-tu sortir du Trou ? Peux-tu me libérer, s’il te plaît ?
- Non… Dit avec une soudaine nervosité l’homme. Non, ici, sécurité. Dehors, il fait jour, les gardiens, ils peuvent nous voir dehors… Nous sommes en sécurité ici, reste-là avec moi…
- Je ne peux pas rester, je dois retrouver une personne qui m’est chère et qui est en danger ! Répliqua alors Klayde, un peu agacé par ces réponses sans queue ni tête.
- Tu veux rejoindre une personne que tu aimes, mais tu es plus en sécurité en trou. Vis pour elle, ne meurt pas pour son cadavre. Kobalt sait où sortir, mais il ne sait pas comment revenir.
- Pourquoi voudrais-tu revenir ici ? Tu es prisonnier, tu n’as rien à faire là ! Dehors, il y a la vie. Je préfère risquer la mort que ne pas réagir à ça !
- Tu es courageux, tu es courageux, mais dehors il fait jour. Je ne peux pas aller dehors, où ils me tueront… Oui, ils savent comment tuer Kobalt ! Ils savent que Kobalt est un Mauvais, et les Mauvais doivent rester dans l’Ombre, c’est ma dernière chance… Ombre, obscurité…
- Kobalt, délivre-moi et dis-moi comment sortir, je me débrouillerais tout seul, si tu veux rester là-dedans ! Mais s’il te plaît, aide-moi, la Vérité en dépend… »
Ce mot sembla rendre encore plus nerveux le prisonnier. Kobalt poussa une sorte de grognement. Peut-être n’aimait-il pas les Vérité, peut-être que ça lui était égal que Layn meurt, il ne la connaissait même pas ! Mais Klayde avait gardé cette jeune fille sous son aile, et il avait l’intention de la retrouver quoi qu’il en coûte. C’était peut-être de sa faute si elle était en danger, peut-être que ses recherches avaient été trouvées illégales ?... Soudain, Kobalt s’éloigna. L’adolescent comprit que ce dernier allait rester terrer dans l’ombre jusqu’à la fin des temps. Il n’y avait plus d’espoir. Sans réfléchir, il se débattit encore et le bruit des chaînes résonna dans sa prison. Rien que de l’ombre, autour de lui. Rien que le ‘foyer’ de Kobalt. Ce dernier, cependant, revint au grand étonnement de Klayde et se jeta sur les jambes de l’adolescent qui se débattit encore plus. Lorsque ses pieds furent libérés, il ne comprit rien du tout et s’arrêta net. Kobalt aussi. Il y eut un grand blanc.
« Tu m’as libéré ?
- Même un habitant de l’obscurité doit rester libre, libre dans l’ombre, libre dans sa prison…
- Tu peux me libérer les poignets ?
- Je peux et je vais le faire. Mais c’est tout ce que je ferais pour toi.
- Mais alors, tu as les clefs !
- On ne se méfie pas d’un pauvre diable de l’ombre lorsque l’on est un gardien. L’obscurité est mon amie, et lorsque l’obscurité aide, alors tu gagnes !
- Oui, tu as raison, l’obscurité… » L’encouragea joyeusement Klayde, qui commençait à croire qu’il allait lui aussi devenir fou à force d’écouter ces discours.
Lorsque Kobalt lui dévira les poignets, Klayde tomba lourdement sur le sol et s’écorcha les genoux. Ses poignets étaient endoloris, et l’adolescent sentait son cœur se serrer. Le voilà libéré, mais il souffrait encore. Et son allié improvisé avait dit qu’il ne l’aiderait pas plus. Il était malgré tout encore prisonnier. Libre dans sa cage, comme l’avait dit Kobalt. A présent, Klayde accordait un peu plus d’importance à cet homme sale et fou.
Le noir, la prison. Le châtiment des fous. Lorsque le gardien revint pour la soupe, il eut l’étonnement total ; côtes à côtes, Kobalt et Klayde faisaient des yeux de chiens battus. A présent, l’adolescent connaissait le goût de la mixture et ne comptait pas y goûter. Le gardien leva les yeux au ciel. Un de plus à attraper ! Comme quoi, les fous se multiplient de jour en jour. Cependant, dès qu’il ouvrit avec lassitude la cage, tandis que Kobalt se resserrait dans l’ombre, Klayde se releva d’un bond et sauta sur le gardien. Ce dernier voulut pousser une alerte, mais l’adolescent l’en empêcha, prenant le bol de soupe et le vidant dans la bouche de son ancien bourreau. A présent, ils étaient quittes, et tandis que le gardien se tordait sur le sol, Klayde se tourna vers l’Ombre où était caché Kobalt. Un rien de pitié lui resserra le cœur. C’était grâce à ce drôle de personnage qu’il était en vie, et Klayde lui devait beaucoup. L’adolescent soupira et sortit de la cage en la laissant ouverte. Il n’avait plus rien à attendre de son compagnon de cellule. Jamais un habitué de l’ombre ne le suivrait. Mais bloquer Kobalt avec un gardien ne lui plaisait pas… Il s’éloigna donc.
Kobalt s’approcha lentement du gardien et eut un sourire content. Puis il ricana, heureux dans sa propre folie. Puis, enfin, son regard se posa avec espoir sur la porte ouverte. Pourquoi Klayde ne revenait pas ? Alors il comprit qu’il était abandonné. Immobile, l’humain observait encore la porte ouverte. Puis son regard se tourna vers l’obscurité. Sans hésiter, il se dirigea vers elle et s’y noya. Le calme revint tandis que le gardien rampait à terre pour atteindre l’alarme. Une ombre, rapide comme un loup, sauta par-dessus ce dernier et sortit de la cage, courrant aussi vite que possible et direction de Klayde. Kobalt avait fait son choix.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:45

Layn, chancelante, se dirigea avec peine vers la maison de son ancien hôte. Son regard était voilé par les larmes. La voilà toute seule. Un aboiement la fit alors sursauter, un grognement puis un gémissement confus. Alors elle pensa au chien. Moss, le labrador noir. Lorsque la jeune fille ouvrit, ce dernier bondit sur elle et la couvrit de lèches. Elle eut chaud au cœur. Moss était son dernier allié dans ce monde brutal. Elle ne faisait pas assez confiance aux habitants du village pour leur demander de sauver Klayde. Et d’ailleurs, elle pensait carrément qu’il était perdu ! Puis, entraînant le labrador dans sa chambre, elle grimpa sur le lit et ferma la fenêtre tout en caressant d’une main la tête du chien. Layn n’avait pas envie de rester les bras croisés, mais elle devait survivre, c’était la première chose à faire pour le moment. Tout le monde était prévenu, et tous savaient qu’elle était la seule à connaître la Vérité. Au final elle finit même par penser que Klayde était déjà mort, peut-être l’avaient-ils abattu il y a peu. Cependant, un minimum d’espoir restait en elle. Et puis elle était folle. Layn savait bien qu’elle n’était qu’une petite folle qui avait imaginé des histoires, qui avait confondu son oncle et sa tante avec ses parents. Mais les fous avaient aussi une conscience, et elle devait se racheter immédiatement. Aussi s’allongea-t-elle sur le lit où elle s’était retrouvée, ce jour où Klayde l’avait sauvée de la mort, et s’endormit-elle, sombrant à nouveau dans ce cauchemar dont elle connaissait la fin.
Mayn était là, plus effrayante que jamais. Le brouillard enveloppait la ville, et les corbeaux aux yeux rouges croassaient en voletant autour de la maison. Elle était à nouveau dans la peau de ce petit garçon, de son frère, Jake. Lorsque le chat gratta à la porte, ses yeux s’embuèrent. Non, elle ne pouvait pas ouvrir. Rien que la pensée de ce rêve l’écoeurait. Mais on ne peut pas changer le passé, même dans un rêve, aussi ouvrit-elle la porte et attrapa-t-elle le chat noir. Refermant la porte, elle se retourna. La silhouette sombre apparut. C’était sa mère… Zut, ce rêve continuait ! La mère se dirigea vers le placard et en sortit quarante bols… Quarante ? Layn réalisa alors qu’en fait, elle ne connaissait pas la Vérité. Si sa mère était morte il y a trois mois, elle avait donc survécu ? Mais alors qui se faisait dévorer par les corbeaux, dans son premier rêve ? Et pourquoi tant de bols ? Méfiante, elle suivit des yeux la dame qui sortit sans demander son reste. Fallait-il passer à l’action ? Elle hésita. Mais, poussée par le désir de connaître toute la vérité, Layn sortit de la maison et courut après la silhouette de sa mère. Le vent soufflait et les arbres morts secouaient leurs branches. Bientôt, celle que Layn suivait s’arrêta et fit tomber tous les bols en hurlant. Aussitôt, les corbeaux se jetèrent sur quelque chose tandis que la mère partait en courant, effrayée. La jeune fille s’avança et se souvint du journal qu’elle n’avait pas fini de lire : Lors des vacances d’une petite partie de famille (la mère et le fils, Jake)… à la ville de Mayn, un mystérieux phénomène attaque la ville. Un épais brouillard entoure Mayn et des corbeaux affamés par l’hiver viennent attendre leurs victimes. Lorsque la mère, prise de folie, sort avec un bol…Le petit garçon sort et aperçoit la créature. Il n’hurle pas et se cache chez lui, monte à l’étage et se glisse sous les draps après avoir scellée la porte. Mais la créature est forte, passe tout cela et lui saute à la gorge. C’est ainsi qu’est mort Jake, l’aîné des deux enfants d’un couple normal. La mère, en fait, n’était pas…Cela frappa Layn en pleine face. Et elle compléta en murmurant, avec la voix de Jake : « morte… ». Mais alors, qui se faisait dévorer ? Elle s’approcha lentement, tandis que tout le bilan fait par les journalistes lui revenait en tête. Ils ne disaient pas que la Créature était… Mais pourquoi ? Ce n’était pas un drame, ils n’étaient pas les responsables ! Les spécialistes devaient savoir ce que c’était, ils avaient relevés des empruntes… Lorsqu’elle s’approcha, les corbeaux s’envolèrent. Layn ouvrit grand les yeux et retenu un cri strident. Devant elle se tenait un corps à moitié dévoré. On voyait la chair, des organes entamés, mais surtout le regard. C’était le maire. Comme l’avait dit Klayde. Les paroles de ce dernier vinrent à sa mémoire : « Mon père était enquêteur. Il habitait à Mayn et connaissait ta mère. Seulement, lui savait que la ville était dans un état critique. Il s’apprêtait dès le début à la sauver des problèmes d’impôts, du mauvais temps et des corbeaux. Et à la conquérir, mais il y avait un obstacle. Cet obstacle était ton frère. Mon père l’a vite remarqué. De plus, la femme était mariée. Il a invité donc ta mère en lui demandant de ne rien apporter. Elle est partit et a croisé un autre homme. Il y eut un bruit de bol cassé, l’homme était le maire. La femme est partie en courant car, soudain, un… Non, tu sauras. Tu devras savoir un autre jour la vérité. ». Quelle Vérité ? Klayde ne savait pas ce qu’était la Créature… Mais où était passé sa mère ? Que c’était-il passé avec le père de l’adolescent ? Tant de questions, de déchirements… Layn n’eut pas le temps, cette fois, de finir son rêve. Elle se réveilla en sursaut grâce aux coups de langue du chien. Reprenant son souffle, la jeune fille caressa le chien et se mit à pleurer…
« Klayde, si seulement tu pouvais t’enfuir et me dire ce que tu sais… Peut-être qu’en réunissant nos informations, on en saura plus sur la mort de mon frère… Et sur celle de ton père… Si seulement ils ne voulaient pas cacher cette Vérité… »

Kobalt et Klayde s’engageaient dans la forêt. Tout de suite, l’homme crasseux se détendit grâce à l’aspect sombre de l’endroit. Lorsqu’il ouvrit la bouche pour faire un commentaire sur la beauté de l’obscurité environnante, Klayde lui jeta un mauvais regard. Aussi le nostalgique ancien prisonnier se tût et tous deux se dirigèrent en direction de Mayn. L’adolescent voulait savoir toute la Vérité. Mais Layn était sûrement encore emprisonnée là-bas… Avant tout, grâce à tous les habitants, il pourrait se rebeller contre les Autorités. Ils étaient comme une grande famille, là où il habitait. Quand soudain, il fronça les sourcils. En fait, pourquoi l’homme qui l’accompagnait était-il « au Trou » ? Etait-il un véritable meurtrier qui avait été emprisonné à vie ? Qu’avait-il donc fait ?
« Kobalt…
- Kobalt écoute, répondit alors l’homme en faisant les yeux doux à Klayde.
- Au fait, que faisais-tu dans le Trou ? Que savent les Autorités ?
- Kobalt se souvient du brouillard, oui, beaucoup de brouillard… Il se souvient du chien, oui ! Du chien… Un grand chien. Tu te souviens, Kobalt ? Le grand chien… Il a eu la rage…
- Et alors ? Ce n’est pas à cause d’un chien qui a la rage que tu es en prison ! Il t’a mordu ? Tu as la rage ? Que s’est-il passé ?
- Non, Kobalt n’a pas eu la rage, mais il savait ce qu’il s’était passé… Kobalt savait qui était responsable des morts, mais les Autorités ont refusées de dire la Vérité… Ils ne voulaient pas que l’on sache que c’était un chien qui avait commis des crimes, un grand chien qui avait eu la rage, un immense chien qui avait eu la rage, mon chien qui avait eu la rage…
- Il a tué des gens ?! S’exclama alors Klayde, interloqué.
- Beaucoup, oui. Kobalt a voulu s’enfuir prévenir la Police, mais ils ne voulaient pas sauver la ville… Ils ne voulaient pas que le chien soit soigné…
- Kobalt, s’il te plaît, comment s’appelait la ville ? S’écria Klayde en saisissant l’homme.
- Il ne se souvient plus… Koyn ? Sayn ? M… Ma… Maon ?
- Mayn ? Essaya alors l’adolescent, d’un air douteux.
- Peut-être, Kobalt ne sait plus, tant de temps s’est passé… »
Il y eut un silence troublant. L’adolescent se demandait si Kobalt était lié à Mayn et si son chien avait été, en fait, la Créature… et si c’était ça que voulait lui dire Layn ? Elle disait que ce n’était pas une Créature, mais un événement qui peut arriver… Un chien qui a la rage, par exemple ? De toute manière, il n’avait pas le temps de réfléchir. Bientôt, ils s’approcheraient de la ville où il se sentait le mieux, la ville de ses recherches. La ville de la mort. Soudain, il aperçut le panneau. Une liberté nouvelle l’envahit. La sécurité guettait les environs, à présent. Le brouillard le cachait de tous, lui permettant de fuir au premier signal. Kobalt lui-même, malgré la blancheur, était heureux de se retrouver caché à nouveau. Le bonheur avait fait fuir la peur, et Klayde se mit à courir, comme pour rechercher la maison sur laquelle il avait tant enquêtée. Il la trouva. Face à lui, elle semblait encore plus apaisante et ouverte que jamais. Il se rappela alors de la Vérité. Il comptait voir à nouveau ce que lui et Layn avaient vus. Ouvrant la porte, l’adolescent se laissa bercer par l’odeur. Une nouvelle vision des choses naissait. Les escaliers n’attendaient que lui, tandis que Kobalt se penchait sur le cadavre du chat avec de grands yeux. Ne faisant plus différence entre animal et nourriture, il prit discrètement le cadavre à moitié décomposé et le traîna jusqu’à la salle d’à côté. Klayde, qui n’avait rien vu, était arrivé à la dernière marche. La porte de la chambre était entrouverte. Son cœur fit un bond. C’était là… Un bruit de mâchement lui fit froncer les sourcils, mais il l’oublia bien vite, curiosité plus forte. Il ne savait pas que le mâchement venait en fait de l’ancien prisonnier qui tentait d’arracher un peu de viande à la carcasse. Lorsque le tendon lâcha prise, Kobalt mâcha avec un sourire enfantin la chair crue. Son cœur battait à la chamade. Jusqu’alors, il n’avait goûté que l’horrible soupe, du moins il lui semblait. La nourriture était élastique mais, si on enlevait l’arrière-goût, c’était un festin de roi. Il plongea ses mains dans le ventre du cadavre à la recherche de viande encore plus délicieuse, mais ne trouvant rien, il plongea son nez dedans et mordit courageusement. Des petites touffes de poil l’étouffèrent, mais il réussi néanmoins à prendre un morceau. Content de lui, il mâcha avec plus de conviction quand il se demanda ce que faisait Klayde. Le prisonnier courut dans l’escalier, le goût de l’aventure l’avait touché plus que celle de sa nourriture. Il fonça comme un ouragan dans la chambre, et Klayde, qui était resté jusqu’alors choqué, comme si il ne se souvenait plus de la vision du cadavre qu’il avait lui-même découvert, l’aperçut se jeter sur le cadavre de Jake. Le rattrapant, il dit d’un ton ferme :
« TU NE LE MANGERAS PAS !
- Kobalt a faim, très faim… Il n’a pas encore fini son chat, mais....
- Fini son QUOI ?!
- J’ai faim, s’il te plaît, laisse-moi le manger, laisse-moi… Après tout, il est en décomposition… Après plus de chair, plus de nourriture… Et puis, ton amie n’est plus là pour toi, non ? Oui, Kobalt saiiiiit…
- … Mange. »
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:45

Et tandis que l’adolescent, décomposé plus que le cadavre lui-même, descendait les escaliers, un bruit de fond horriblement laid l’accompagna. Son regard se fit plus amer. Manger pour vivre. Après tout, qu’il mange ou pas, Kobalt avait besoin de vivre, il savait…
Le corps ne serait plus là pour témoigner. Mais l’avis de population régnait. Et si Kobalt laissait le cou en paix, la partie mordue pourrait alors… De toute manière, il y avait assez de preuves. Et peut-être valait-il mieux que la Vérité ne soit jamais dévoilée. Le cannibale continuait son œuvre, comme si la chair humaine était un festin. Klayde sortit alors de la maison, et dès qu’il mit pied en dehors, il s’écroula lourdement à terre, yeux fermés. La fatigue pénétrait ses sens. Son cœur battait à tout rompre. Layn… Il l’avait abandonnée, elle ! Sa honte ne faisait que s’agrandir. Les bruits de mâchements ne parvenaient plus à son ouïe. Il avait mal au cœur, et bientôt il vomit toute la soupe qu’il avait dû boire lors de son séjour en prison. Il venait de remarquer qu’il avait laissé à Kobalt le cadavre du frère de Layn. Peu à peu, les bruits des alentours le bercèrent. L’adolescent s’endormit, enveloppé d’une joie incertaine. La joie de savoir qu’il était vivant et qu’il pourrait encore rêver…

Layn serra les dents. Moss aboya joyeusement et fit le beau, tenant dans sa gueule la laisse. Le silence s’installa. Les yeux du labrador noir brillaient, comme si il pleurait. La jeune fille ne pût résister plus longtemps et l’attacha. Surexcité, le chien jappa, battit de la queue et lui lécha les mains. Bientôt, ils sortirent de la maison et se dirigèrent vers le Centre-Ville. Les regards des passants se figeaient sur elle, quelques-uns murmuraient à voix basse. Mais aucun n’osait s’approcher. Layn les ignora en baissant les yeux, entraînée par le chien vers la prairie environnante. Cet endroit était fleuri, et des couleurs violentes fit cligner des yeux la jeune fille. Elle lâcha Moss qui partit courir dans l’herbe, allant de droite à gauche, de gauche à droite, sans cesser d’aboyer. Ce fut langue pendante, à moitié étouffée par cette course que le labrador revint. Layn était allongée, l’herbe la cachant de tous. Excepté du flair de l’animal, évidemment. Moss gémit, lui lécha les joues et au final s’allongea à ses côtés en pleurnichant. Il voulait rentrer, c’était évident. La jeune fille le caressa mais ferma les yeux et s’endormit. Interdit, le chien l’observa. Puis, avec un soupir exagéré, il fourra son museau humide dans le cou de l’amie de son maître et s’endormit à son tour. Le temps défila, tandis que la jeune fille restait aux côtés de Moss.
Pendant ce temps, Kobalt avait finit son repas et, le visage barbouillé de sang, il rejoignait son sauveur avec de grands yeux heureux. Klayde trembla. L’horreur. Il venait de se réveiller, et cette vision faillit le rendormir. Cependant, il devait assumer l’acte de son compagnon. Après tout, c’était lui qui l’avait autorisé à manger Jake. D’ailleurs, le prisonnier avait repris des forces et à présent courait dans tous les sens. L’adolescent soupira en retour et commença à se diriger vers sa ville. Ce ne pouvait plus être très loin. La Vérité allait enfin éclater. Et peut-être pourrait-il faire en sorte que tout le village se révolte de son côté et se batte pour libérer Layn ? Layn ! Si seulement il pouvait la revoir. Il remarquait à présent qu’elle comptait énormément pour lui. Peut-être la considérait-elle plus que comme une sœur. Et, tandis qu’il s’avançait aux côtés du cannibale, ses pensées s’élargissaient. Il devenait si léger qu’il en perdait la tête. Il pensait à ses sentiments comme on pensait à un enfant endormi. Mais ce moment ne dura pas, il reprit son sang-froid comme si un éclair lui était tombé brutalement sur la tête. Et, sans attendre Kobalt, Klayde se mit à courir, comme si il avait le pressentiment que quelque chose n’allait pas, là-bas, dans cette ville natale…
Lorsqu’il arriva au Lieu-dit, ce qu’il vit le foudroya. La douleur. Tous ; les passants, les commerçants, les innocents, les bougres : tous y étaient passés. Allongés à terre, baignant dans leur sang et couvert de balles. Le cauchemar ne faisait que commencer. L’adolescent prit sa tête dans ses mains. Pourquoi tant de combats, de vies déchirées ? Tout ça pour un passé, un passé qui ne regardait que lui, Kobalt et Layn. En fin de compte, tout ceci n’était qu’un jeu entre lui et les autres. Seulement, il pensa à Moss. Moss, son labrador noir ! Il courut jusqu’à chez lui et eut une vision d’horreur : la porte avait été défoncée. Et aucunes traces de son chien ! Klayde serra les poings tandis que Kobalt, rassasié, regardait les cadavres sans intéressement. De toute manière, rien qu’à voir les balles argentées dans les corps le dégoûtait lui-même. L’adolescent, quant à lui, prit sa tête dans ses mains en se retenant de crier de toutes ses forces. Il fallait faire quelque chose ! Alors, il courut encore, sans s’arrêter, courut peut-être jusqu’à la prairie. Là, tout était encore fleuri. Tout était parfait.
Soudain, il y eut un aboiement bref. Klayde, étonné, fut submergé d’une froide vague d’émotions. Devant lui, son chien, le labrador noir, arrivait en courant, lui bondissant dessus, le gâtant de lèches. L’adolescent sentit son cœur se réchauffer. Kobalt, qui venait d’arriver, regarda longuement la scène avant de se tourner vers la jeune fille qui se dressait à son tour. Il la fixa, et celle-ci le regarda en retour. Il y eut un long silence, durant lequel Layn s’empêcha d’hurler ; l’homme sale qui se tenait devant elle était barbouillé de sang. Aussitôt, elle se tourna vers Moss et…
« Klayde ! Murmura-t-elle, encore hésitante, se demandant si ce n’était qu’une illusion où si c’était vraiment l’adolescent qu’elle croyait avoir abandonné.
- Layn ? Répondit sur le même ton et le même air ce dernier, ahuri.
- Je croyais ne jamais te revoir ! » S’écria alors la jeune fille en se jetant à son tour dans les bras de son protecteur.
Avec Moss et Layn sur lui, Klayde était un peu décontenancé, mais le bonheur était trop grand. Il serra dans ses bras son amie, et couvrit de caresses son fidèle animal. Puis, quand tous furent calmés, il jeta un coup d’œil à Kobalt qui lui renvoya la pareille. Il semblait agacé de les voir s’enlacer depuis de bonnes minutes. Les deux adolescents ignorèrent cette jalousie canine, tant l’événement leur faisait chaud au cœur.
« Layn, voici Kobalt, un ‘type’ que j’ai libéré de Prison.
- Tu l’as libéré ? Est-il digne de confiance ? Et pourquoi il est barbouillé de sang ?
- ça, c’est une longue histoire… Je comptais revenir chercher les habitants pour te délivrer, mais… Mais… Ils sont morts.
- Morts ?! S’étonna Layn. Pendant que je dormais ?
- … Enfin, voilà. Kobalt connaît peut-être quelque chose sur la Vérité.
- Toi aussi. Lâcha amèrement Layn, se rappelant bien de chaque mots tant elle avait réfléchi à tout cela durant sa balade aux côtés de Moss.
- Toi aussi. Répéta alors Klayde d’un ton menaçant. Si on réunit toutes ces informations, peut-être que nous pourrons enfin développer l’histoire.
- Alors vas-y, commence. » Proposa Layn en s’asseyant dans les hautes herbes, aussitôt suivit de Moss et Klayde.
Kobalt hésita puis se mit à courir dans tous les sens dans la prairie. Klayde ne fit pas attention à son curieux compagnon et commença : « Tu t’en souviens du début, non ? Tu veux savoir pourquoi ta mère est soudainement partie. Elle a croisé le maire, vivant. Soudain, la Créature est arrivée. Ta mère est partie en courant. Le Monstre a tué l’homme et elle a continué de courir. Elle l’a abandonné, condamné. Elle avait peur. Elle a courut jusqu’à chez mon père. Là, il y eut un conflit, et elle le tua. Je le sais. J’étais là. J’étais censé dormir, mais j’étais tout de même là, dans les escaliers. Puis, ta mère l’a traîné dehors pour qu’il se fasse dévorer et s’est réfugiée. Elle a fermé la porte puis m’a aperçut. Elle a voulut me tuer, moi aussi. Mais au dernier moment, je me suis échappé, j’ai passé la porte et j’ai courut dans le brouillard. Je n’avais plus peur de ce Monstre, j’étais seul de toute manière. Au bout d’un moment, le brouillard avait disparut et je me suis retrouvé dans cette ville. Je me suis juré de tout découvrir. Les habitants de la ville m’ont élevés comme leur fils.
- Tu crois que c’est de ma mère d’où je tiens ma folie ?
- Ta quoi ?
- J’ai cru que mon oncle et ma tante étaient mes parents, j’ai cru voir un cadavre… Klayde, je suis une folle. Et je continue de croire que ma seule issue est de découvrir la vérité. Et j’ai l’impression d’être à la place de ma mère, en train de tuer ton père… J’ai peur. J’ai peur de rester à tes côtés. J’ai peur de Nous.
- Tu n’as pas à avoir peur, Layn. » Murmura Klayde en voyant les yeux de son amie se remplirent de larmes. « Et toi, que sais-tu ?
- Je l’ai vu, ce Monstre… Tu ne vas peut-être pas me croire, mais je suis sûre que mon rêve avait raison. Ce monstre était… un… un… chien. Je l’ai vu… Des yeux meurtriers…
- Layn, je te crois, ne t’inquiète pas. Je crois même que nous avons le propriétaire de ce chien à nos côtés en ce moment même. Kobalt se rappelle avoir eut un chien aillant la rage, c’est pour cela qu’il avait été fait prisonnier.
- Mais pourquoi les Autorités cherchent à cacher la Vérité ?
- Peut-être que je t’ai entraîné dans une histoire qui n’est pas la tienne… »
La jeune fille baissa les yeux. Elle tremblait légèrement. Moss, qui les regardait, n’osait même pas japper. Kobalt, quant à lui, vagabondait toujours. Klayde, alors, prit les mains de Layn et la regarda droit dans les yeux.
« Je ne regrette pas. Parce que tu es mon amie. Et même plus.
- Qu’est-ce que tu racontes ? Répliqua Layn, en levant les yeux sur lui, étonnée.
- Non, rien, oublie. » Assura alors l’adolescent, gêné.
Il se souvint alors du jour où il avait fumé. Ce jour où Layn lui avait dit qu’il était son ami. Ce jour où il lui avait déversé des mensonges, puis le début de la Vérité. Les voilà fixés. Il se souvint de lorsqu’ils n’étaient pas encore totalement proches, leurs discours sans fondements.
« Comment es-tu venu ici ? Demanda Layn.
- Un pressentiment.
- Je le savais. » Murmura alors la jeune fille, en lui offrant un petit sourire.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:46

Ils se sentaient liés, comme si rien ne pouvait les séparer. Layn considérait Klayde comme un grand frère, tandis que lui la considérait comme quelqu’un d’autre. Un sentiment plus fort. C’était en la perdant qu’il avait appris à s’attacher à elle. Et à présent, il fallait fuir. Fuir tout ça, la Vérité, les Autorités… Lorsqu’elle sera majeure, ils pourraient alors s’offrir une vraie vie. Ces pensées tourbillonnaient dans la tête de Klayde. Il voulait vivre aux côtés de son amie pour toujours. Il ne fallait pas faire confiance aux Autorités. De toute manière, ils ne pouvaient rien contre eux. Mais il n’osa cependant pas dire ces mots. Après avoir vu la réaction de Layn lorsqu’il avait dit « et même plus », il avait bien compris qu’elle ne partageait pas ses sentiments. Peut-être qu’elle ne le considérait que comme un grand frère ? Peut-être qu’ils n’étaient pas faits pour vivre le reste de leur vie ensemble ? Songeur, l’adolescent se rendait compte petit à petit que la vie était toujours contre lui.
« Layn, on devrait peut-être fuir, au cas où ils nous trouvent…
- Peut-être… je ne sais pas quoi faire ! Avoua-t-elle en prenant sa tête dans ses mains. Les autorités nous pourchassent, on ne peut même pas dévoiler la Vérité alors que nous avons tous les éléments à cause de leur stupidité... Au final, on aurait peut-être dû rester là où on était. Moi dans un orphelinat, et toi…
- En prison ! S’énerva Klayde en serrant les dents. Tu veux que je retourne au trou ?!
- Non, non… Je veux que tu partes… je me rendrais aux Autorités demain.
- Tu ne comprends donc rien ? Ça m’est complètement égal, tout ça ! On pourrait vivre ensemble, toi et moi… On a rien à leur offrir, à ces sales…
- Calme-toi, s’il te plaît. On ne peut rien. Un jour, ils me retrouveront. Je t’ai entraîné dans une histoire qui n’est pas la tienne…
- Bien sûr que si ! Mon père, moi, tout ça ! Je ne peux pas ignorer ! Je ne peux pas t’oublier. Jamais je ne t’oublierais.
- Alors je suis heureuse. Au moins, je sais que tu ne m’oublieras pas !
- LAYN ! » S’écria alors Klayde.
Et, sans réfléchir, il la gifla. Etonnée, la jeune fille resta immobile, interdite. La gifle avait été comme un torrent gelé. Et ses yeux se remplirent de larmes. Elle se souvint de ce jour-là, où elle avait vu Jake. Ce jour où elle avait compris qu’elle devait savoir comment il était mort. Ce jour où tous voulurent la tuer et l’abandonner. Ce jour où elle est morte la première fois, et s’était retrouvé dans un lit aux côtés de son ami. Le jour où ils se sont disputés. Tant de jours, les jours qui défilaient – et la voilà face à lui, en train de lui demander d’oublier tout ça. Au point de vouloir renier le fait qu’ils aient vécus ensemble durant quelques mois. Le fait qu’elle l’aimait comme un frère. Un défilé de souvenirs. Layn éclata cette fois-ci en véritables sanglots. Chaque fibre de son corps tremblait. Klayde, lui, commençait à partir, visiblement contrarié. Elle ne savait rien de lui ! Au final, elle osait lui demander de la quitter. Il se refusait à ça. Et pourtant, il voulait lui obéir. Peut-être qu’il n’aurait pas dû la sauver, ce jour-là ? Et tandis qu’ils réfléchissaient, leurs vies s’effaçaient et s’entremêlaient. En un clin d’œil, l’adolescent fit demi-tour et souleva Layn dans ses bras. Etonnée, la jeune fille voulut protester mais ne rien ne sortit. Le regard de son ami soutenait le sien, et elle ne pouvait s’empêcher de rester figée. C’est donc ainsi que Klayde partit, Layn dans ses bras. Au loin, Kobalt les observait sans comprendre. Et les suivit aussitôt. Ensembles ? Oui, Klayde aurait voulut qu’ils soient ensembles pour toujours, même si elle ne l’aimait pas. Au diable les Autorités ! A présent, rien ne comptait plus que celle qu’il portait. Il y a un temps où ils se méfiaient. Où ils n’étaient que des amis. Ils avaient des années d’écart. Elle était plus jeune que lui. Mais il assumait amèrement. Il la protégera de tous les dangers, les Autorités, tout ; et il se comportera comme son aîné en l’aidant à grandir sous son aile. Il sera son frère tout en cachant ses véritables sentiments. Ses blessures se soignaient. Rien qu’à la regarder, des ailes lui poussaient. Et Layn, qui s’accrochait à présent à lui, fermait les yeux comme pour profiter de cet instant. En elle, c’était le dernier. Tandis que Klayde voyait l’infini, elle voyait le néant.
Ils passèrent la nuit dehors, aux côtés de Moss. Kobalt, quant à lui, voyant les deux enfants enlacés, disparut. Peut-être rentrera-t-il dans cette société qu’il avait quittée ? Ou alors un animal sauvage qui ne verra plus jamais les bâtiments ? Où alors rien qu’un souvenir. Durant toute la nuit, Klayde et Layn dormirent, l’un à côté de l’autre, Moss allongé à leurs pieds. Même le froid ne les touchait même plus. Cette nuit silencieuse, où ils rêvèrent d’un monde meilleur. Enfin, le jour se leva petit à petit.
La jeune fille se réveilla la première. Presque en sursaut. Ses yeux se posèrent sur le corps endormi de son ami. Elle lui sourit. Puis, refusant de le regarder plus longtemps, elle caressa Moss et se leva. Lentement, elle se dirigea vers le village. Aucun cadavre ne lui tira de la rancœur. Elle était décidée, et au contraire, souriait à ces visages de douleurs. Si seulement elle aussi pouvait supporter toute cette douleur ! Elle se glissa dans la maison de l’adolescent et s’avança. Connaissant cet endroit comme son ancienne maison, elle s’avança dans la cuisine. Là, elle resta longtemps immobile à penser aux jours où elle lui préparait son repas. Aux jours où ils se souriaient. Comment j’ai pu en arriver là avec toi ? Pensa-t-elle en reprenant ses esprits et allant vers le tiroir des couverts. Sans bruits, elle prit un couteau de cuisine. Son corps entier frissonna. Layn caressa la lame. Puis, sans bruit, le glissa dans sa poche et partit.

A son réveil, Klayde faillit rougir. La jeune fille était là, penchée au-dessus de lui, avec un regard sombre. Un regard terriblement confus. Il n’y fit pas attention. « Layn… ». Elle serra le couteau qu’elle tenait dans sa poche. Et se contenta de lui adresser un sourire. L’adolescent se releva et la serra dans ses bras. Pendant un instant, Layn voulut sortir le couteau… Mais se contenta, au contraire de le relâcher et sortir sa main de sa poche pour pouvoir serrer dans ses bras son ami. Ce matin reflétait particulièrement l’innocence, les deux amours différents qu’ils se portaient. Un amour de frère ou un véritable amour. Deux formes différentes… Un silence raisonna. Le temps semblait arrêté, et tous deux ne formaient plus qu’un. Moss, le labrador noir, partit en courant pour une balade matinale. Ils étaient seuls. Il faisait frais. Un jour parfait pour mourir. En pensant à cela, elle poussa un soupir. Le garçon, étonné, la regarda.
« Qu’est-ce qu’il y a ?
- Non, rien… ce n’est pas grave. Je suis très heureuse de t’avoir rencontré, Klayde. Tu es vraiment tout pour moi. Mais… »
Brusquement, elle se dégagea et commença à s’éloigner. Surpris, Klayde manqua de tomber. Puis il reprit de l’assurance et lui courut après.
« Layn ! Ça ne va pas ?
- Laisse-moi.
- Quoi ?!
- Laisse-moi ! Répéta-t-elle.
- Non ! S’il te plaît, viens avec moi…
- Je ne peux pas… J’ai causé trop de souffrances. »
Et elle sortit le couteau. L’adolescent frissonna. La situation se retournait. Il croyait avoir réussi à récupérer la jeune fille – et la voilà qui sortait une arme !
« Layn, ne fais pas ça ! Donne-moi le couteau…
- Non… Murmura-t-elle en reculant. Je dois aller les rejoindre.
- Mais et moi ? Toi et moi… C’était quoi, pour toi ?
- … Un merveilleux rêve… Dit-elle en baissant la tête.
- Pas pour moi ! Pour moi, c’était une vraie histoire. C’est la vie… Elle continue…
- Oui. Elle continue. Pour toi, elle continuera.
- Non ! Pour moi, certes, mais aussi pour toi, Layn ! »
Elle approcha son couteau de sa gorge en tremblant, livide. Klayde, ne sachant que faire, voulut retenir son geste.
« Ne me laisse pas ! Je ne veux pas… Je ne veux pas que tu meures ! Tu es tout pour moi ! Je croyais que tu avais compris. Je croyais que, ce matin, tu saurais mes sentiments…
- Je ne comprends pas. Je suis une folle. Une sale gamine ! Je les ai tués. J’ai tué mon oncle et ma tante. A cause de moi, ils se sont pendus dans une armoire. Mes parents sont morts, ma mère a tuée ton père. Moi aussi, je dois mourir ! Ne me retiens pas. Ne m’oublie pas…
- Je t’en supplie, ça ne changera rien ! Qu’on meure ou qu’on vive… si tu meurs, je meurs avec toi ! Et ainsi, on sera ensemble quand même !
- Je ne veux pas que tu meures. Je veux que tu vives, toi… Promets-moi de vivre ! »
Klayde, affolé, se jeta alors sur elle.
« Arrête, Layn ! Je t’… »
Il n’eut pas le temps de finir. Le couteau trancha la trachée d’un coup sec, brusque. Le sang gicla tandis que la jeune fille tombait, Klayde sur elle, en larmes. Sa vie disparut aussi rapidement qu’un claquement de doigt. Et l’adolescent, couvert de sang, éclatait en sanglots, n’aillant même pas eut le temps de le lui avouer.
« aime… »
La douleur dans son cœur s’ouvrit. Il se laissa tomber sur le cadavre, la serrant dans ses bras comme un pantin. Il ne pouvait s’avouer vaincu par la mort. Il prit le couteau, l’arracha à la main du cadavre et le serra. Il était temps qu’il la rejoigne… Promets-moi de vivre ! Les derniers mots de celle qu’il aimait raisonnèrent dans sa tête. Impuissant, Klayde lâcha lourdement l’arme et se laissa tomber. Aussi lourd que ce fut, Layn était morte. Et son cadavre sans vie était recouvert d’un autre corps : celui d’un adolescent endormi.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:46

On retrouva donc le corps de la jeune fille le soir même. L’adolescent était affamé, barbouillé de sang séché et complètement démuni. Il n’osa rien dire. Layn ne fut accepté dans un cimetière pour raison du péché de suicide. De toute manière, elle n’avait jamais crut en l’Eglise. Elle fut donc enterrée aux côtés de sa famille. Les autorités laissèrent tranquille Klayde. La Vérité n’éclatera jamais, malgré tout ce qu’ils avaient fait, la défunte et lui. L’adolescent, bouche bé, était face à face avec Layn. Ou plus exactement avec sa tombe. Il portait une dalle dans ses mains. Lentement, il la posa aux côtés des fleurs qu’il avait déjà posé et posa une main sur la photo qui ornait la pierre tombale. Celle d’une jeune fille de dix ans qui souriait, les yeux pétillants. Une photo prise au temps où ses parents n’étaient pas partis au ciel. Il posa donc sa dalle, et s’éloigna rapidement. Il ne l’oubliera jamais. On peut voir écrit, sur la dalle, les mots qu’elle n’avait pu entendre…

Fin
.





Histoire complète © By Shepp faite en début d'année 2007 pour un concours de nouvelles.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 19:32

Je n'ai pas encore tout lu, mais deja, c'est super. Bravo!
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 19:48

Mershi ^^

J'ai mis tout en même temps, mais vous pouvez lire sujet par sujet de temps en temps, hein XD.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 20:18

C'est ce que je fais, sinon je me perdrais XD
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 20:49

0.0
J'ai lu vite fait du début,je lirait quand je pourrais,mais c'est vachement pas mal,surtout pour tout ce que tu as écrit ..

[ Lany -> Layn *boude* ]
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 0:33

Very Happy

J'ai écrit cette histoire avant de connaître ton pseudo, Lany XD
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 0:48

*Pointe son fusil sur le front de Shepp*
Jure-le ! XD
Nan,franchement,elle est vachement bien de ce que j'ai lu pour l'inst'^^.
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 18:45

C'est tout simplement génial ! J'ai lu que les trois premiers post mais c'est franchement génial ^^ Hâte de lire la suite en tous cas ^^
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 18:48

Mershi ^^"

Et dire que, au final, j'avais pas pu la poster au concours U_U
J'étais dégoûtée XD
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 18:49

Ah, c'est trop enervant...
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 18:51

Wep...

J'avais bossé plusieurs mois pour rien, je me suis dit...
Mais au final, ça me plaît quand même de l'avoir fait ^^"

D'ailleurs, j'ai fais une autre nouvelle bizarre avec un papy mais bon, il me faudrait 22 posts pour la poster entier, elle fait 63 pages World et celle-ci, avec 11 posts, elle faisait que 27 pages U_U"
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 18:56

Oula, ca fait peur XD
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 19:06

Faut dire, j'ai fais plus de pavés que de dialogues, hum...

M'enfin, dans l'autre histoire, tout finissait bien, mais dans celle-ci, ......

Bref, Cauchemar c'est celle où je me suis le plus donné, alors de toute manière... U_U"
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 19:11

Ne me dis pas ce qui se passe a la fin, je n'y suis pas encore Razz
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MessageSujet: Re: Cauchemar [Complète]   Cauchemar [Complète] Icon_minitime

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